Principaux faits
- Les maladies cardio-vasculaires
sont la première cause de mortalité dans le monde: il meurt chaque année
plus de personnes en raison de maladies cardio-vasculaires que de toute
autre cause.(1)
- On estime à 17,3 millions le nombre
de décès imputables aux maladies cardio-vasculaires, soit 30% de la
mortalité mondiale totale. (1) Parmi ces décès, on estime que 7,3 millions
sont dus à une cardiopathie coronarienne et 6,2 millions à un AVC
(statistiques 2008). (2)
- Plus de 80% des décès interviennent
dans des pays à revenu moyen ou faible et touchent presque également
hommes et femmes.
- D’ici 2030, près de 23,3 millions
de personnes mourront d’une maladie cardio-vasculaire (cardiopathie ou AVC
principalement). D’après les projections, ces maladies devraient rester
les premières causes de décès.(1)(3)
- Il est possible de prévenir la
plupart des maladies cardio vasculaires en s’attaquant aux facteurs de
risque tels que le tabagisme, une mauvaise alimentation et l’obésité, le
manque d’activité physique, l’hypertension artérielle, le diabète et
l’hyperlipidémie.
- 9,4 millions de décès chaque année,
soit 16,5% de l’ensemble des décès, peuvent être attribués à
l’hypertension artérielle.(4) Celle-ci est ainsi responsable de 51% des
décès dus aux AVC et de 45% des décès dus au cardiopathies
coronariennes.(5)
Que sont les maladies
cardio-vasculaires?
Les maladies cardio-vasculaires constituent un ensemble de
troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins, qui comprend :
- les
cardiopathies coronariennes (touchant les vaisseaux sanguins qui
alimentent le muscle cardiaque)
- les
maladies cérébro-vasculaires (touchant les vaisseaux sanguins qui
alimentent le cerveau)
- les
artériopathies périphériques (touchant les vaisseaux sanguins qui
alimentent les bras et les jambes)
- les
cardiopathies rhumatismales, affectant le muscle et les valves cardiaques
et résultant d’un rhumatisme articulaire aigu, causé par une bactérie
streptocoque
- les
malformations cardiaques congénitales (malformations de la structure du
cœur déjà présentes à la naissance)
- les
thromboses veineuses profondes et les embolies pulmonaires (obstruction
des veines des jambes par un caillot sanguin, susceptible de se libérer et
de migrer vers le cœur ou les poumons).
Les infarctus et les accidents vasculaires cérébraux sont
généralement des événements aigus et sont principalement dus au blocage d’une
artère empêchant le sang de parvenir au cœur ou au cerveau. Leur cause la plus
courante est la constitution d’un dépôt gras sur les parois internes des
vaisseaux sanguins alimentant ces organes. Les accidents vasculaires cérébraux
peuvent aussi résulter du saignement d’un vaisseau sanguin cérébral ou de
caillots.

Quels sont les facteurs de
risque?
Les principaux facteurs de risques des cardiopathies et des AVC,
sont une mauvaise alimentation, un manque d’activité physique, le tabagisme et
l'usage nocif de l’alcool. Ces facteurs de risque comportementaux sont
responsables d'environ 80% des maladies coronariennes et cérébraux vasculaires.
Les effets d’une mauvaise alimentation et du manque d’activité
physique peuvent se traduire chez les individus par une hypertension, une
hyperglycémie, une élévation du taux de lipides, et le surpoids et l’obésité.
Ces «facteurs de risque intermédiaires» peuvent être évalués dans les centres
de soins primaires et ils sont le signe d’un risque accru d’infarctus,
d’accident vasculaire cérébral, de défaillance cardiaque et d’autres
complications.
On a constaté que cesser de fumer, réduire l’apport en sel dans
son alimentation, consommer des fruits et des légumes, pratiquer une activité
physique régulière et éviter l’usage nocif de l’alcool permettaient de réduire
le risque de maladie cardio-vasculaire. Ce risque peut aussi être diminué en
prévenant ou en traitant l’hypertension, le diabète et l’hyperlipidémie.
Les politiques qui créent des conditions propices pour qu’il
soit à la fois abordable et possible de faire les bons choix en matière de
santé sont essentielles pour inciter les populations à adopter un comportement
sain et à s’y tenir.
Quels sont les symptômes
courants ?
Symptômes des infarctus et
AVC
Il est fréquent qu’une maladie cardiovasculaire touchant les
vaisseaux sanguins ne donne aucun symptôme. Un infarctus ou un AVC sont parfois
le premier signe de la maladie sous-jacente.
Un infarctus peut provoquer notamment les symptômes suivants:
- douleur
ou gêne dans la partie centrale de la poitrine;
- douleur
ou gêne au niveau des bras, de l’épaule gauche, des coudes, de la mâchoire
ou du dos.
En outre, la personne peut ressentir des difficultés à respirer
ou un essoufflement, éprouver un malaise ou vomir, avoir des sensations
vertigineuses ou s’évanouir, être prise de sueurs froides ou pâlir. La
probabilité de ressentir des difficultés respiratoires ou des nausées, de vomir
ou encore d’éprouver une douleur à la mâchoire ou au dos, est plus forte pour
les femmes.
Le symptôme le plus courant d’un AVC est une sensation de
faiblesse soudaine au niveau de la face, du bras ou de la jambe, le plus
souvent sur un seul côté du corps. Un AVC peut aussi provoquer l’apparition
brutale des symptômes suivants : engourdissement de la face, du bras ou des
jambes, en particulier d’un seul côté du corps, confusion, difficultés à parler
ou à comprendre un discours, difficultés visuelles touchant un œil ou les deux,
difficultés à marcher, étourdissement, perte d’équilibre ou de coordination,
céphalées sévères sans cause connue et syncope ou perte de conscience.
Les personnes présentant ces symptômes doivent consulter
immédiatement.
Cardiopathie rhumatismale
Une cardiopathie rhumatismale est une atteinte des valves et du
muscle cardiaques résultant de l’inflammation et des lésions cicatricielles
laissées par un rhumatisme articulaire aigu. Cette dernière maladie, causée par
une bactérie streptocoque, commence habituellement par une angine ou une amygdalite
chez l’enfant.
Le rhumatisme articulaire aigu touche surtout les enfants des
pays en développement, en particulier dans les situations de pauvreté
généralisée. Au niveau mondial, près de 2% des décès par maladies
cardio-vasculaires sont liés au rhumatisme articulaire aigu (2), tandis que 42%
sont liés aux cardiopathies ischémiques et 34% aux maladies
cérébrovasculaires(2).
Symptômes d'une cardiopathie
rhumatismale :
- essoufflement,
fatigue, arythmie cardiaque, douleur thoracique et syncope pour une
cardiopathie rhumatismale;
- fièvre,
douleur et gonflement au niveau des articulations, nausées, crampes
stomacales et vomissements pour un rhumatisme articulaire aigu.
Traitement
- Un
traitement précoce de l’angine à streptocoque peut stopper le développement
du rhumatisme articulaire aigu. Une cure de pénicilline à intervalles
réguliers et sur une longue période peut prévenir la réapparition des
crises de rhumatisme articulaire aigu, à l’origine de la cardiopathie
rhumatismale, et interrompre la progression de cette maladie chez des
personnes dont les valves cardiaques sont déjà endommagées.
Pourquoi les maladies
cardio-vasculaires constituent-elles un problème de développement pour les pays
à revenu faible ou intermédiaire ?
- Plus
de 80% des décès par maladie cardio vasculaire dans le monde surviennent
dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.
- Les
habitants des pays à revenu faible ou intermédiaire sont plus exposés aux
facteurs de risque tels que le tabagisme, qui entraînent des maladies
cardio-vasculaires et d’autres maladies non transmissibles. Ils font aussi
moins l’objet d’efforts de prévention que les habitants des pays à revenu
élevé.
- Les
habitants des pays à revenu faible ou intermédiaire souffrant de maladies
cardio-vasculaires et d’autres maladies non transmissibles ont moins
facilement accès à des services de santé efficaces et équitables répondant
à leurs besoins (y compris des services de dépistage précoce).
- De
ce fait, ils meurent plus jeunes de maladies cardio vasculaires ou
d'autres maladies non transmissibles, souvent dans leurs années les plus
productives.
- Les
habitants les plus pauvres des pays à revenu faible ou intermédiaire sont
les plus touchés. Il est amplement démontré que les maladies
cardio-vasculaires et d'autres maladies non transmissibles contribuent à
la pauvreté des ménages du fait des dépenses de santé catastrophiques et
du niveau élevé des paiements directs auxquels ceux-ci doivent faire face.
- Au
niveau macroéconomique, les maladies cardio vasculaires prélèvent un lourd
tribut sur les économies des pays à revenu faible ou intermédiaire. On
estime que les maladies non transmissibles, dont les maladies
cardio-vasculaires et le diabète, auraient pour effet de réduire de
jusqu’à 6,77% le PIB de ces pays qui connaissent une croissance économique
rapide, car beaucoup de personnes meurent prématurément.
Comment réduire la charge
des maladies cardio-vasculaires?
L’OMS a recensé des interventions très efficaces et économiques
qu’il est possible de mettre en œuvre même là où les ressources sont rares pour
lutter contre les maladies cardio-vasculaires.
Les cardiopathies et les AVC pourraient être évités en adoptant
une alimentation saine, en pratiquant régulièrement une activité physique et en
évitant l’exposition à la fumée de tabac. Les individus peuvent réduire le
risque qu’ils encourent de développer une maladie cardio-vasculaire en ayant
une activité physique régulière, en évitant la consommation de tabac et le
tabagisme passif, en privilégiant un régime alimentaire riche en fruits et en
légumes, en consommant le moins possible de denrées riches en graisses, en
sucre et en sel, et en se maintenant à un poids sain et en évitant l’usage
nocif de l’alcool.
Ces maladies peuvent être prévenues et contrées par une action
globale et intégrée:
- L’action
globale suppose la combinaison d’approches visant à réduire les risques
pour l’ensemble de la population et de stratégies ciblant les individus à
haut risque ou présentant une maladie déjà établie.
- Les
interventions à l’échelle d’une population pour réduire les maladies
cardio-vasculaires sont par exemple des stratégies complètes de lutte
antitabac, des politiques de taxation des produits alimentaires riches en
graisses, en sucre et en sel, l’aménagement de voies piétonnes et de
pistes cyclables pour augmenter l’activité physique de la population, et
la fourniture de repas sains dans les écoles.
- Les
approches intégrées visent essentiellement les principaux facteurs de
risque communs à une série de maladies chroniques, telles que les CVD, les
diabètes et les cancers, à savoir une alimentation malsaine, l’inactivité
physique et le tabagisme.
Il existe plusieurs types d’interventions possibles. Certaines
de ces interventions peuvent être mises en place même par des agents de santé
qui ne sont pas médecins dans des établissements de proximité. Elles sont d’un
excellent rapport coût/efficacité, ont un fort impact et sont considérées comme
prioritaires par l’OMS. Par exemple:
- Les
personnes à haut risque peuvent être repérées tôt dans le cadre des soins
primaires, au moyen d’outils simples tels que des tableaux spécifiques de
prédiction des risques. Si ces personnes sont repérées de façon précoce,
il existe des traitements peu coûteux pour prévenir un grand nombre de crises
cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux.
- Après
un infarctus ou un AVC, le risque de nouvelle attaque ou de décès peut
être substantiellement diminué par l’administration combinée de statines
pour faire baisser le taux de cholestérol, d’antihypertenseurs et
d’aspirine.
- En
outre, des interventions chirurgicales sont parfois nécessaires pour
traiter les maladies cardio-vasculaires. Parmi celles-ci figurent le
pontage coronarien, l’angioplastie par ballonnet (consistant à dilater
l’artère rétrécie au moyen d'un petit ballon gonflable), la réparation et
le remplacement des valves cardiaques, la transplantation cardiaque et
l’implantation de cœurs artificiels.
- Les
opérations pratiquées pour les traiter comprennent le pontage coronarien, l’angioplastie
par ballonnet (consistant à faire passer un dispositif ressemblant à un
petit ballon à travers une artère bouchée pour la désobstruer), la
réparation et le remplacement des valves cardiaques, la transplantation
cardiaque et les opérations faisant appel à un cœur artificiel.
Il faut augmenter les fonds public alloués à la prévention et à
la détection précoce par l’intermédiaire de programmes nationaux visant à
lutter contre les maladies non transmissibles, dont les maladies
cardio-vasculaires.
Aide-mémoire/ Mars 2013
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Références
(1)
Rapport sur la situation mondiale des maladies non transmissibles 2010. 2011.
Genève, OMS
(2) Global atlas on cardiovascular
disease prevention and control. Geneva: WHO; 2011.
(3) Mathers CD, Loncar D. Projections of
global mortality and burden of disease from 2002 to 2030. PLoS Med 2006; 3(11):e442.
(4) Lim SS, Vos T, Flaxman AD, Danaei G,
Shibuya K, Adair-Rohani H et al. A comparative risk assessment of burden of
disease and injury attributable to 67 risk factors and risk factor clusters in
21 regions, 1990-2010: a systematic analysis for the Global Burden of Disease
Study 2010. Lancet 2012; 380(9859):2224-2260.
(5) The global burden of disease: 2004
update. Geneva, World Health Organization, 2008.
Pour
en savoir plus sur les maladies cardio-vasculaires:
Centre
des médias de l'OMS
Téléphone: +41 22 791 2222
Courriel: mediainquiries@who.int
http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs317/fr/
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