0.1 - « Afrique/ Corruption/ 23 pays africains dans le lot des Etats à forte prévalence de corruption : 23 sur les 54 Etats que compte l’Afrique, soit 43% d’entre eux, se trouvent dans le quatrième niveau des pays à forte prévalence de corruption, a déclaré, mercredi à Dakar, le ministre délégué chargé du Budget du Sénégal, Birima Mangara, citant l’indice de la perception de la corruption 2017. Présidant l’ouverture du 8ème congrès de l’Association africaine de comptabilité et finance (AAFA +sigle anglais+), M. Mangara a rappelé que « la corruption est un fléau mondial » et c’est pourquoi, conscient des effets néfastes de ce fléau sur les économies, il appelle les experts en comptabilité et en finance de l’AAFA à développer des mécanismes et dispositifs contribuant à lutter contre « ce mal et ses délits connexes ». »
0.2 – « Afrique/ croissance économique, réformes et développement : les Bailleurs de fond ont tendance à bien noter et à percevoir favorablement les performances économiques de certains pays africains et surtout à célébrer l'ampleur des réformes mises en œuvre. Certes, bien voir les croissances économiques et la masse des réformes mises en œuvre est positif, surtout que de nombreux pays ressortent globalement des économies non performantes.
Mais en matière de réformes, des questions importantes demeurent concernant le caractère non quantitatif mais qualitatif des réformes entreprises. Il s’agit plus particulièrement des améliorations sociales effectives constatées, des emplois créés, des suppressions des corruptions par des mesures nouvelles, de l’amélioration du rendement fiscal, des économies effectives réalisées par l’Etat par des réformes, des emplois créés ayant réduit les migrations de jeunes diplômés, etc. Sur ce dernier point et en allant plus loin, il faut chercher à comprendre pourquoi dans ce pays, des jeunes sudistes deviennent majoritairement des migrants, lorsque ce sont des nordistes qui sont au pouvoir... Une analyse plus fine de ces réalités permettra certainement de mieux comprendre l’Afrique dans sa mauvaise gouvernance… »//
Simple contribution, paixetdeveloppement.com/ la Rédaction.
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1 - Classement des pays africains selon le rapport Doing Business 2018
Le Groupe de la Banque mondiale a rendu public, ce mardi 31 octobre, son rapport Doing business 2018 qui mesure la réglementation des affaires et son application effective dans 190 économies du globe, et dans certaines villes au niveau infranational et régional. Les indicateurs présentés et analysés dans le rapport Doing Business évaluent la réglementation des affaires et la protection des droits de propriété, ainsi que leurs effets sur les entreprises, plus particulièrement sur les petites et moyennes entreprises nationales.
Premièrement, ces indicateurs permettent de déterminer le degré de réglementation, par exemple le nombre de procédures nécessaires pour créer une entreprise ou pour enregistrer un titre de propriété commerciale. Deuxièmement, ils évaluent les conséquences de la réglementation, telles que les délais et coûts nécessaires pour exécuter un contrat, l’accomplissement des procédures de faillite, ou importer et exporter des marchandises.
Troisièmement, ces indicateurs mesurent l’étendue de la protection légale de la propriété, par exemple la protection des investisseurs contre les abus des dirigeants de l’entreprise ou encore la gamme d’actifs pouvant servir de garantie, conformément aux lois sur les transactions garanties. Quatrièmement, un ensemble d’indicateurs permet d’évaluer la charge fiscale qui pèse sur les entreprises. Enfin, un ensemble d’indicateurs mesure différents aspects inhérents à l’embauche des travailleurs. Pour cause, le rapport Doing Business 2018 s’intitule « Réformer pour créer des emplois ».
_ L’Afrique subsaharienne établit à nouveau un record dans les réformes
Selon le rapport Doing Business 2018, les économies d’Afrique subsaharienne détiennent, pour la deuxième année consécutive, le record du nombre de réformes mises en œuvre pour améliorer l’environnement des affaires. En effet, le nombre total de réformes introduites l’an dernier ressort à 83, contre 80 l’année précédente. Ce qui porte à 798 le nombre de réformes enregistrées ces 15 dernières années dans les 48 économies du continent africain couvertes par le rapport. Faisant ainsi de l’Afrique subsaharienne, la région la plus représentée dans le classement 2018 des pays les plus réformateurs, avec trois pays placés dans le top 10 mondial : le Malawi, le Nigéria et la Zambie.
Les réformes en ce qui concerne l’obtention des prêts mis en œuvre dans ces trois pays auront fortement retenu l’attention de l’équipe Doing Business du groupe de la Banque mondiale. Par ailleurs, avec six réformes introduites l’an dernier, le Kenya détient le record africain en nombre de réformes mises en œuvre. Suivi par la Mauritanie, le Nigéria, le Rwanda et le Sénégal avec chacun cinq réformes. Quant à Maurice qui arrive, cette année encore, en tête du classement africain, il affiche à son compteur un total de quatre réformes mises en œuvre. Toutefois, selon le rapport Doing Business 2018, l’un des indicateurs notamment le raccordement à l’électricité reste l’un des grands points faibles de l’Afrique subsaharienne. En moyenne, il faut 115 jours pour accéder à l’électricité, contre une moyenne mondiale de 92 jours.
_ En Afrique du nord, Djibouti intègre le Top 10 des réformateurs
Grâce aux cinq réformes mises en œuvre pour la création d’entreprise, l’obtention des permis de construire, le transfert de propriété, l’obtention de prêts et la protection des investisseurs minoritaires, Djibouti rejoint le groupe des dix pays ayant le plus amélioré leur climat des affaires. A côté, l’Égypte a amélioré la protection des investisseurs minoritaires en renforçant les droits des actionnaires et leur rôle dans les décisions de l’entreprise. Quant au Maroc, il a simplifié le paiement des taxes et des impôts, en optimisant le système en ligne pour remplir ses déclarations et acquitter l’impôt, et réduit le nombre de procédures requises pour créer une entreprise.
Globalement, l’Afrique du Nord affiche de belles performances dans quatre domaines, à savoir : l’obtention des permis de construire, le raccordement à l’électricité, le transfert de propriété et le paiement des impôts et taxes. Dans trois domaines cependant, la région est à la traîne. Il s’agit notamment de l’obtention des prêts, du commerce transfrontalier et du règlement de l’insolvabilité. A noter enfin qu’au niveau du classement général établi par le rapport Doing Business 2018, la Nouvelle-Zélande occupe, pour la deuxième année consécutive, la première place en matière de climat des affaires dans le monde.
_ Classement Doing business 2018 des pays africains
|
Pays |
Classement mondial Doing Business 2018 |
Classement mondial Doing Business 2017 |
01 |
Maurice |
25ème |
49ème |
02 |
Rwanda |
41ème |
56ème |
03 |
Maroc |
69ème |
68ème |
04 |
Kenya |
80ème |
92ème |
05 |
Botswana |
81ème |
71ème |
06 |
Afrique du Sud |
82ème |
74ème |
07 |
Zambie |
85ème |
98ème |
08 |
Tunisie |
88ème |
77ème |
09 |
Seychelles |
95ème |
93ème |
10 |
Lesotho |
104ème |
100ème |
11 |
Namibie |
106ème |
108ème |
12 |
Malawi |
110ème |
133ème |
13 |
Swaziland |
112ème |
111ème |
14 |
Ghana |
120ème |
108ème |
15 |
Ouganda |
122ème |
115ème |
16 |
Cap Vert |
127ème |
129ème |
17 |
Egypte |
128ème |
122ème |
18 |
Tanzanie |
137ème |
133ème |
19 |
Mozambique |
138ème |
137ème |
20 |
Côte d’Ivoire |
139ème |
142ème |
21 |
Sénégal |
140ème |
147ème |
22 |
Mali |
143ème |
141ème |
23 |
Niger |
144ème |
150ème |
24 |
Nigeria |
145ème |
169ème |
25 |
Gambie |
146ème |
145ème |
26 |
Burkina Faso |
148ème |
146ème |
27 |
Mauritanie |
150ème |
160ème |
28 |
Benin |
151ème |
155ème |
29 |
Guinée |
153ème |
163ème |
30 |
Djibouti |
154ème |
171ème |
31 |
Togo |
156ème |
154ème |
32 |
Comores |
158ème |
153ème |
33 |
Zimbabwe |
159ème |
161ème |
34 |
Sierra Leone |
160ème |
148ème |
35 |
Ethiopie |
161ème |
159ème |
36 |
Madagascar |
162ème |
167ème |
37 |
Cameroun |
163ème |
166ème |
38 |
Burundi |
164ème |
157ème |
39 |
Algérie |
166ème |
156ème |
40 |
Gabon |
167ème |
164ème |
41 |
Sao Tomé-et-Principe |
169ème |
162ème |
42 |
Soudan |
170ème |
168ème |
43 |
Liberia |
172ème |
174ème |
44 |
Guinée Equatoriale |
173ème |
178ème |
45 |
Angola |
175ème |
182ème |
46 |
Guinée Bissau |
176ème |
172ème |
47 |
Congo |
179ème |
177ème |
48 |
Tchad |
180ème |
180ème |
49 |
RD du Congo |
182ème |
184ème |
50 |
Centrafrique |
184ème |
185ème |
51 |
Libye |
185ème |
188ème |
52 |
Sud Soudan |
187ème |
186ème |
53 |
Erythrée |
189ème |
189ème |
54 |
Somalie |
190ème |
190ème |
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2 - Vingt-trois pays africains dans le lot des Etats à forte prévalence de corruption
Vingt-trois sur les cinquante-quatre Etats que compte l’Afrique, soit 43% d’entre eux, se trouvent dans le quatrième niveau des pays à forte prévalence de corruption, a déclaré, mercredi à Dakar, le ministre délégué chargé du Budget du Sénégal, Birima Mangara, citant l’indice de la perception de la corruption 2017. Présidant l’ouverture du 8ème congrès de l’Association africaine de comptabilité et finance (AAFA +sigle anglais+), M. Mangara a rappelé que « la corruption est un fléau mondial » et c’est pourquoi, conscient des effets néfastes de ce fléau sur les économies, il appelle les experts en comptabilité et en finance de l’AAFA à développer des mécanismes et dispositifs contribuant à lutter contre « ce mal et ses délits connexes ».
« L’autre défi majeur consiste donc à redoubler d’efforts de recherche afin de trouver des remèdes scientifiques en la matière pour aider à réduire la corruption sur le continent », a-t-il ajouté, soulignant que pendant de nombreuses années, l’Afrique a reçu des instructions « provenant de l’étranger » pour lutter contre la corruption « mais, elle est toujours présente ». D’où la question de savoir « est-ce que les chercheurs africains travaillant sur cette question au niveau local ont pu trouver des solutions pertinentes ? »
Ce faisant, le ministre délégué chargé du Budget a exhorté les scientifiques africains à partager les résultats de leurs recherches notamment ceux provenant de pays utilisant des langues différentes afin de « briser cette barrière linguistique ». Ouvert ce mercredi, ce 8ème congrès de l’AAFA dont le thème est : «Gouvernance et soutenabilité du développement en Afrique» prendra fin le 07 septembre 2018. Aussi les récentes réformes en matière de gestion des finances publiques, notamment l’usage de la « Budgétisation axée sur la performance » préconisé par l’UEMOA, et ses impacts en matière de comptabilité et de gestion des finances publiques seront au cœur des échanges.
ARD/cat/APA/ APA – Dakar (Sénégal) Par Abdourahmane Diallo/ Par APA/ Mis en ligne le 6 septembre 2018
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3 - La corruption fait perdre à l’Afrique 148 milliards de dollars par an – CEA
L’Afrique perd 148 milliards de dollars par an en raison de la corruption liée à diverses activités frauduleuses, a déclaré jeudi la Secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), Vera Songwe. S’exprimant lors de la 32ème session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine à Addis-Abeba, Mme Songwe a déclaré que « 148 milliards de dollars sont drainés hors du continent par diverses formes de corruption, ce qui représente environ 25% du PIB moyen de l’Afrique ». La corruption, a-t-elle déclaré, est la principale source des flux financiers qui drainent d’énormes ressources du continent vers l’extérieur.
Le continent perd entre 50 et 80 milliards de dollars par an en raison des flux financiers illicites, a déclaré Mme Songwe citant un rapport du groupe de haut niveau sur les flux financiers illicites (FFI), un organisme dirigé par l’ancien chef de l’Etat sud africain Thabo Mbeki. Pour un continent qui a désespérément besoin de ressources financières substantielles pour répondre à ses importants besoins de développement, notamment pour combler son énorme déficit d’infrastructures, une perte considérable de ressources financières à travers diverses formes de corruption est certainement quelque chose qui doit être combattu avec force et fermeté », a ajouté Mme Songwé. Le développement de l’Afrique est en forte baisse depuis plusieurs années et les ressources nationales devraient jouer un rôle plus important, notamment dans les objectifs de développement durable de 2030.
MG/afm/lb/od/APA/ APA-Addis Abeba (Ethiopie)/ Par La Redaction/ Mis en ligne le 25 janvier 2018
http://www.atoo.ci/2018/01/25/corruption-perdre-a-lafrique-148-milliards-de-dollars-an-cea/
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4 - Gouvernance économique/ Corruption : Transparency International dresse un tableau sombre pour l’Afrique
Transparency International a rendu publique le 21 février, l’édition 2017 de son rapport annuel sur la corruption dans le monde. Le document qui établit cette année, le classement de 180 Etats, selon leurs niveaux perçus de corruption dans le secteur public, met en avant les rapports qui existent entre les niveaux de corruption, la défense des libertés de journalistes, et l’engagement de la société́ civile.
Si la grande majorité des pays n’a réalisé que « peu ou pas de progrès » pour mettre fin à la corruption, l’étude de l’ONG révèle également que les pays dont les niveaux de protection des journalistes et des organisations non gouvernementales sont les plus faibles, sont aussi ceux où les taux de corruption sont les plus élevés. « Chaque semaine, un journaliste est tué dans un pays hautement corrompu… tous les journalistes tués depuis 2012 l’ont été dans des pays corrompus.», constate Transparency International.
Cette année, l’Indice de perception de la corruption dans le monde (IPC) montre que plus des deux tiers des pays ont un score inférieur à la moyenne (50) ; le score moyen s’étant établi à 43. Une tendance générale observée depuis quelques années dans l’ensemble des pays à l’exception de quelques-uns notamment la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Royaume-Uni, précise le document.
Les régions les moins performantes sont l’Afrique subsaharienne (score moyen 32), l’Europe de l’Est et l’Asie centrale (score moyen 34). Dans le classement mondial, la Nouvelle-Zélande et le Danemark continuent de se partager les premières loges, suivis de la Finlande, la Norvège et la Suisse qui ferme le top 5. Dans l’Union Africaine, la palme d’or est décernée au Botswana (34e mondial) avec 61 au score. Suivent les Seychelles, le Cap-Vert, le Rwanda et la Namibie.
Au bas du classement, les deux Soudan et la Somalie sont, les pays les plus corrompus du monde en compagnie de la Syrie, de l’Afghanistan et du Yémen. La Somalie traine à la dernière place du classement mondial.
_ Les grandes enjambées
Comparées à l’édition précédente, les meilleures performances viennent de la Gambie qui gagne 16 places, la Tanzanie (+13) et du Bénin (+10). Le Maroc et le Lesotho ayant récupéré chacun 9 places, complètent le top 5 des meilleures percées par rapport à l’édition 2016. Le Gabon (-16), le Nigéria (-12) ainsi que le Ghana (-11) perdent quant à eux, du terrain. Toutefois, avec 11 places cédées, le Ghana est logé à la 13e place du classement africain derrière la Tunisie.
Ci-dessous le classement selon l’indice de perception de la corruption (IPC) 2017, Union africaine
Rang africain |
Pays |
Score 2017 |
Rang mondial |
1. |
Botswana |
61 |
34 |
2. |
Seychelles |
60 |
36 |
3. |
Cap Vert |
55 |
48 |
4. |
Rwanda |
55 |
48 |
5. |
Namibie |
51 |
53 |
6. |
Maurice |
50 |
54 |
7. |
Sao Tomé-et-Principe |
46 |
64 |
8. |
Sénégal |
45 |
66 |
9. |
Afrique du Sud |
43 |
71 |
10. |
Burkina Faso |
42 |
74 |
11. |
Lesotho |
42 |
74 |
12. |
Tunisie |
42 |
74 |
13. |
Ghana |
40 |
81 |
14. |
Maroc |
40 |
81 |
15. |
Bénin |
39 |
85 |
16. |
Swaziland |
39 |
85 |
17. |
Zambie |
37 |
96 |
18. |
Côte D’Ivoire |
36 |
103 |
19. |
Tanzanie |
36 |
103 |
20. |
Ethiopie |
35 |
107 |
21. |
Algérie |
33 |
112 |
22. |
Niger |
33 |
112 |
23. |
Egypte |
32 |
117 |
24. |
Gabon |
32 |
117 |
25. |
Togo |
32 |
117 |
26. |
Djibouti |
31 |
122 |
27. |
Liberia |
31 |
122 |
28. |
Malawi |
31 |
122 |
29. |
Mali |
31 |
122 |
30. |
Gambie |
30 |
130 |
31. |
Sierra Leone |
30 |
130 |
32. |
Kenya |
28 |
143 |
33. |
Mauritanie |
28 |
143 |
34. |
Comores |
27 |
148 |
35. |
Guinée |
27 |
148 |
36. |
Nigeria |
27 |
148 |
37. |
Uganda |
26 |
151 |
38. |
Cameroun |
25 |
153 |
39. |
Mozambique |
25 |
153 |
40. |
Madagascar |
24 |
155 |
41. |
République centrafricaine |
23 |
156 |
42. |
Burundi |
22 |
157 |
43. |
Zimbabwe |
22 |
157 |
44. |
Congo |
21 |
161 |
45. |
RDC |
21 |
161 |
46. |
Tchad |
20 |
165 |
47. |
Erythrée |
20 |
165 |
48. |
Angola |
19 |
167 |
49. |
Guinée équatoriale |
17 |
171 |
50. |
Guinée Bissau |
17 |
171 |
51. |
Libye |
17 |
171 |
52. |
Soudan |
16 |
175 |
53. |
Soudan du Sud |
12 |
179 |
54. |
Somalie |
9 |
180 |
Fiacre E. Kakpo/ Jeudi, 22 février 2018/ (Agence Ecofin) -
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5 - Politique économique/ Évasion fiscale : plus de 244 millions de dollars recouvrés auprès des multinationales en Afrique
Initiative conjointe de l'OCDE et du PNUD, les « Inspecteurs des impôts sans frontières » ont permis aux États africains de récupérer 244,2 millions de dollars depuis 2015. Un programme efficace : pour chaque dollars alloué à cette organisation, une hausse des recettes fiscales recouvrés de 140 dollars a été constatée. L’Initiative Inspecteurs des impôts sans frontières (IISF) commence à monter en puissance pour aider les États à mieux faire rentrer les recettes fiscales, nécessaires à leur développement et au fonctionnement de leurs services publics. Créé en 2015 par l’OCDE et le PNUD, ce vivier d’une quarantaine d’inspecteurs venus de 11 pays a permis à 17 pays africains de collecter 244,2 millions de dollars (212,4 millions d’euros) supplémentaires de recettes fiscales auprès des entreprises multinationales, essentiellement au cours des deux dernières années, sur un total de 414 millions de dollars à l’échelle mondiale.
Ces inspecteurs étrangers sont demandés par les pays qui se sentent insuffisamment outillés pour mobiliser leurs ressources intérieures via la fiscalité. C’est ainsi que des spécialistes britanniques sont venus former les agents du fisc du Lesotho pour améliorer leur vérification des dossiers des secteurs du bâtiment ou de la banque. Des agents des Pays-Bas, où l’horticulture est reine, ont aidé leurs collègues des administrations d’Éthiopie et du Kenya à traquer l’évasion fiscale des firmes transnationales horticoles. Des experts en diamant ont permis aux fiscs du Botswana et du Liberia de mieux apprécier le prix des pierres précieuses dont ils doivent récupérer une part de la valeur.
_ Une aide technique efficace
Au 29 avril 2018, sept programmes avaient été menés à bien dont trois en Afrique et 29 étaient en cours d’exécution dont 16 en Afrique. L’efficacité de cette aide technique est confirmée par le fait que, « pour un dollar alloué au financement de programme IISF en Afrique, une hausse des recettes fiscales recouvrées de plus de 140 dollars a été enregistrée », note le rapport annuel 2017/2018 de l’organisation paru le 4 octobre.
La demande se faisant plus forte au fur et à mesure que l’efficacité du dispositif se confirme, les effectifs devraient être portés à une centaine d’inspecteurs d’ici 2020. Autre bonne nouvelle, dans ce domaine aussi la coopération Sud-Sud progresse puisque des inspecteurs kényans apportent leur compétence au Botswana, des Nigérians épaulent leurs collègues libériens et l’Afrique du Sud a dépêché un de ses experts en Ouganda. L’amélioration des compétences fiscales n’a pas seulement pour effet de mieux faire rentrer les impôts. Elle a aussi pour vertu de sécuriser les contribuables en clarifiant les règles du jeu, ce qui dissuadent ceux-ci de pratiquer la fraude et l’évasion fiscales à titre « défensif ».
Réservé aux abonnés/ 05 octobre 2018/ Par Alain Faujas/ Mis à jour le 05 octobre 2018/
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6 - Depuis janvier 2018, plus de 15.000 migrants rapatriés dans leur pays d'origine depuis la Libye
Plus de 15.000 migrants ayant tenté sans succès et au risque de leur vie de traverser la Méditerranée pour atteindre l'Europe ont été rapatriés de Libye vers leurs pays d'origine depuis le début de l'année, a annoncé vendredi l'Organisation internationale des migrations (OIM). Ces personnes sont originaires de 32 pays d'Asie et d'Afrique, selon l'OIM.
Chaque semaine, recevez l’essentiel de l'actualité sur le thème de l'Afrique. Toutes les infos du continent africain bientôt dans votre boîte de réception. "Depuis début 2018, plus de 15.000 migrants ont été en mesure de rentrer chez eux grâce aux programmes de retour volontaire" avec le soutien du Fonds fiduciaire de l'Union européenne pour l'Afrique, a indiqué le bureau de l'OIM en Libye dans un bref communiqué. L'organisation met sur ses comptes Facebook et Twitter un numéro de téléphone à la disposition des "migrants en détresse en Libye et qui souhaitent rentrer dans leur pays d'origine".
Du temps du dictateur Mouammar Kadhafi renversé et tué en 2011, des milliers de migrants transitaient à travers les frontières sud de la Libye, longues de 5.000 kilomètres, notamment pour tenter la traversée de la Méditerranée vers l'Europe. Depuis 2011, la situation a empiré, les passeurs profitant du chaos dans le pays pour envoyer chaque année des dizaines de milliers de migrants à destination de l'Italie située à 300 kilomètres des côtes libyennes. De nombreux migrants, interceptés ou sauvés en mer, se retrouvent dans des centres de rétention dans des conditions difficiles et optent pour le rapatriement.
De nombreuses organisations internationales, dont le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), déplorent régulièrement les mauvais traitements subis par les migrants en Libye. En 2017, l'OIM a rapatrié près de 20.000 migrants et souhaiterait porter ce chiffre à 30.000 en 2018 dans le cadre de son programme de "retour volontaire". Cette organisation avait accéléré le rythme des départs fin 2017, après le scandale déclenché par la diffusion en novembre d'un documentaire de la chaîne américaine CNN montrant des migrants africains vendus comme esclaves près de Tripoli.
Belga/ Publié le vendredi 23 novembre 2018
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7 - Israël demande aux migrants congolais de rentrer chez eux
La décision a été publiée sur le site internet de l'Autorité israélienne de l'immigration. Israël estime qu'il n'y a pas « d'obstacle » au retour des citoyens de la République démocratique du Congo dans leur pays. Concrètement, Israël retire la protection de groupe qu'il offrait aux Congolais depuis le début des années 2000 et demande aux personnes concernées de rentrer dans leur pays. Une décision dénoncée par les organisations de soutien aux migrants pour qui les Congolais présents en Israël risquent de se retrouver en danger.
Aux yeux du gouvernement israélien, il n'y a aujourd'hui plus « d'obstacle à l'expatriation des citoyens de République démocratique du Congo vers leur pays d'origine ». En conséquence, l'exécutif a décidé de retirer la protection temporaire qui leur était accordée. Mais pour Tal Steiner, cheffe du département juridique de la Ligne d'assistance pour les réfugiés et les migrants, l'évaluation du gouvernement est erronée : « La situation au Congo est volatile en ce moment. C'est l'un des moments les moins opportuns pour prendre une telle décision. Il y a des élections dans deux mois et nous considérons que dans un pays qui pourrait à nouveau plonger dans la guerre civile, la situation est dangereuse pour tout le monde. »
L'Autorité de l'immigration ne donne pas de chiffres du nombre de personnes concernées. La communauté congolaise en Israël compte quelques centaines de personnes. Certains, en raison de leur statut de parent, ne devraient pas être concernés. Mais rien ne garantit, estime Tal Steiner, que les 208 Congolais qui ont déposé une demande d'asile ne seront pas eux expulsés avant que leur dossier ne soit étudié : « Selon mon analyse juridique, le gouvernement ne peut pas expulser des gens qui ont des demandes d'asile en cours. Mais malheureusement, dans l'annonce faite, nous n'avons pas vu de telle obligation. C'est extrêmement inquiétant, car c'est contraire au droit international, c'est contraire aux obligations d'Israël selon la Convention des réfugiés et c'est contraire à tout sens de justice de la part du gouvernement. » Le gouvernement israélien a donné trois mois aux Congolais pour partir volontairement. A partir du 5 janvier prochain, ils pourront être expulsés de force.
Par RFI / Publié le 10-10-2018 / Modifié le 10-10-2018/ Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
http://www.rfi.fr/moyen-orient/20181010-israel-demande-refugies-migrants-congolais-rentrer-eux
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8 - Afrique : les chiffres pour comprendre le chômage des jeunes
Un rapport publié par quatre banques internationales de développement met en lumière les mécaniques qui encouragent le chômage des jeunes en Afrique.
La jeunesse est le meilleur allié du continent africain. Mais elle peut aussi devenir son pire ennemi si elle ne trouve pas d’emploi décent d’ici 2050. Le constat est connu, mais il mérite d’être rappelé estiment l’African development bank group, l’Asian development bank, l’European bank for reconstruction and development et l’Inter-American development bank, dans le rapport commun qu’elles viennent de publier sur le futur du travail en Afrique. Et pour prédire le futur, les quatre banques se sont d’abord intéressées au présent pour rappeler les mécaniques qui expliquent l’actuel chômage des jeunes africains.
_ Un taux de chômage deux fois plus élevé
Constat général, sur les 73 millions de jobs créés entre 2000 et 2008, seuls 22 % ont été décrochés par des jeunes. Résultat, en 2016, le taux de chômage les concernant était deux fois plus élevé que celui des plus de 25 ans.
* 3 millions de postes, 12 millions de candidats
Cette faiblesse s’explique par deux phénomènes selon l’étude. Premièrement, seuls 3 millions d’emplois formels sont créés par an alors que 10 à 12 millions de jeunes arrivent chaque année sur le marché du travail. Pire, au fil des ans, le rythme de création d’emplois formels n’accélère pas autant que celui des jeunes entrants sur le marché du travail. Et parmi ces jeunes entrants, la plupart n’ont pas le niveau ou sont mal préparés pour occuper les postes à pourvoir. Ils se font donc doubler par leurs aînés qui, en plus d’avoir de l’expérience, ont aussi un réseau qui leur permet d’être mieux informés sur les opportunités.
Par Quentin Velluet/ 18 mai 2018/ Mis à jour le 29 mai 2018/
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9 - AFRIQUE : Le chômage en Afrique, « un véritable crime contre l’humanité »
En Afrique, il est très difficile de trouver un travail. Le phénomène du chômage sur ce continent concerne quelques 32 millions de jeunes et la situation empirera à cause de la forte différence existant entre la croissance démographique et les possibilités d’emploi. Actuellement, la moitié de la population africaine a moins de 14 ans. « L’un des premiers besoins de notre époque est la recherche d’un travail. Le taux de chômage dans de nombreux pays d’Afrique est véritablement très élevé » déclare à l’Agence Fides le Père Donald Zagore, missionnaire de la Société des Missions africaines (SMA).
« Par exemple, en Côte-d’Ivoire, quelques 23% de la population sont privés d’emploi. En Afrique du Sud, ce phénomène touche 27,3% de la population, 18% au Gabon et 29,8% en Gambie, seulement pour citer quelques chiffres. Ce qu’il y a de plus dramatique est qu’il est difficile même de trouver les emplois qui ressemblent de près à de l’exploitation, pour ne pas parler des plus dignes, tant ils sont devenus rares » poursuit le missionnaire. « Il s’agit d’un problème sociale mais aussi anthropologique pour les africains. Il est grotesque de devoir reconnaître que, alors que l’exploitation de l’homme a toujours été considérée comme un crime, il existe encore quelque chose de pire. En effet, actuellement, le manque d’exploitation semble paradoxalement une véritable régression. Combien de personnes aujourd’hui seraient-elles disposer à remplir le pire des emplois pour avoir un revenu et n’en trouvent pas un ? » fait remarquer le Père Zagore.
« Il est véritablement épouvantable – souligne le missionnaire – de voir que l’homme ne sert plus à rien, pas même à une quelconque forme d’exploitation. L’homme est aujourd’hui perçu comme superflu. Il est détruit. Malheureusement, comme le disait la critique littéraire française, Viviane Forrester, de nombreux hommes et femmes résultent « incompatibles avec une société dont ils sont dans tous les cas les produits les plus naturels ». Malheureusement, affirme l’écrivain, nous sommes passés du phénomène de l’exploitation à celui de l’exclusion. Le Père Zagore conclut : « Au-delà de la simple question du chômage, c’est l’identité même de l’homme africain, sa nature intrinsèque d’être humain qui est soumise. Voila pourquoi, plus que jamais, la lutte contre le chômage, contre ce crime, doit occuper une place prééminente dans l’activité missionnaire ».
(DZ/AP) (Agence Fides 18/01/2018)/ Jeudi, 18 janvier 2018/ Soaudè (Agence Fides)
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10 - La 4ème révolution industrielle : une chance pour l’Afrique !
Alors que l'Afrique a connu une forte croissance économique pendant près de deux décennies, le rythme de son industrialisation n’a pas été proportionnel. En moyenne, l'industrie africaine génère 700 USD de PIB par habitant, soit moins d'un tiers qu’en Amérique latine (2 500 USD) et à peine un cinquième de l'Asie de l'Est (3 400 USD). Pourquoi une telle situation ?
_ Des allures de coquille vide
Rappelons par ailleurs que les exportations africaines sont constituées de produits de faible technologie et de matières premières non transformées, représentant plus de 80% des exportations dans de nombreuses économies, même parmi les plus importantes du continent. L'Afrique ne produit encore que 1,9% de la valeur ajoutée mondiale dans l'industrie manufacturière, une part qui n'a pas augmentée depuis des décennies malgré la résilience économique mise en évidence par les performances du PIB.
C'est pourquoi il faut modérer notre enthousiasme quand nous évoquons exagérément un « bond en avant ». On ne peu décemment pas parler de « bond en avant » quand le bond se limite à l’accès aux nouvelles technologies sans avoir maîtrisé les anciennes. Le capital humain fait toujours défaut et il reste à acquérir les compétences qui ne peuvent pas être greffées. Toute technologie a besoin d'une main-d'œuvre humaine intelligente et bien formée.
_ L’industrialisation de l’Afrique : un enjeu mondial
L'industrialisation de l'Afrique est un enjeu important, un deal gagnant-gagnant pour le monde entier. Elle contribuerait à accroître la productivité en stimulant le progrès technologique et l'innovation tout en créant des emplois plus qualifiés dans le secteur formel. L'industrialisation de l'Afrique favoriserait également l’intégration entre les secteurs des services et de l'agriculture, entre les économies rurales et urbaines, et entre les industries de consommation, et celles des biens intermédiaires et des biens d'équipement.
Elle rendrait également les prix des produits manufacturés moins volatils et moins susceptibles de se détériorer à long terme, sans oublier qu’elle aiderait également les pays africains à mettre fin à leur dépendance vis-à-vis des exportations de matières premières. Un continent africain économiquement développé serait une véritable bénédiction pour la paix mondiale: ça réduirait le nombre de conflits et l'ampleur des migrations illégales dans le monde.
_ Le pouvoir des NTIC
La 4ème révolution industrielle pourrait bien être en Afrique et elle entrainerait de grandes opportunités. De nombreux pays africains s’approprient rapidement les innovations et utilisent les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) pour fournir des services publics et favoriser l’inclusion dans les processus de prise de décision. Des entrepreneurs africains bien connus et respectés sont en tête de pelotons aux côtés de grandes entreprises et marques multinationales.
De plus, une nouvelle vague de jeunes entrepreneurs africains lancent des startups fructueuses sur des plateformes numériques dans plusieurs secteurs d’activités et stimulent le commerce électronique sur le continent. Pourtant, les gains de productivité et de croissance économique restent limités. Alors que l'Internet contribue en moyenne à 3,7% du PIB dans de nombreuses économies avancées, il ne contribue qu'à 1,1% du PIB africain, selon l'Internet Society. Cela signifie qu'Internet est principalement utilisé pour la consommation en Afrique plutôt que pour la production. Cela doit changer.
Avec la diffusion rapide des NTIC et l'émergence de la robotique et de l'intelligence artificielle, l'Afrique est également confrontée à un besoin urgent de transformer ses modèles d'éducation afin de préparer un avenir qui défie déjà le continent. La 4ème révolution industrielle détruira de nombreux emplois routiniers et peu qualifiés que les robots peuvent effectuer de manière plus rentable. Mais il créera également un large éventail de nouveaux emplois à condition que les secteurs public et privé consacrent plus de ressources à l'apprentissage. Le continent doit être fort en recherche et développement. Et ceci est un défi important. Selon l'UNESCO, les moyennes régionales des parts du PIB consacrées à la RD sont de 2,1% pour l'Asie de l'Est et le Pacifique, 2,4% pour l'Amérique du Nord et l'Europe occidentale et à peine 0,4% pour l'Afrique subsaharienne.
L'Afrique devrait profiter de gains significatifs et d'une efficacité améliorée en évoluant plus rapidement vers une économie basée sur Internet. Selon McKinsey, l'Internet peut générer des gains de productivité en Afrique dans les secteurs de l'éducation, de la santé, des services financiers, de l'agriculture, du commerce de détail et des administrations publiques, de l'ordre de 148 à 318 milliards de dollars. Les NTIC ont également révolutionné le secteur financier grâce à la banque et services mobiles, ce qui a permis de promouvoir davantage l'inclusion financière.
Les systèmes financiers inclusifs permettent un large accès aux services financiers à des coûts abordables, et en particulier pour sortir des millions de groupes pauvres et défavorisés de la pauvreté. Cependant, la réalité reste décevante avec moins d'un adulte sur quatre en Afrique seulement qui a accès à un compte bancaire dans une institution financière formelle. L'Afrique doit répondre aux exigences de la révolution numérique pour pourvoir en tirer parti. La simple consommation du contenu Netflix, Facebook et YouTube (aussi drôle, amusant soit-il) ne fera pas l’affaire.
_ Les défis à relever pour ne pas rater le train du progrès
L'Afrique a fait des progrès substantiels dans la scolarisation au cours des vingt dernières années, mais la qualité générale de l'éducation reste insatisfaisante. Les programmes d'études, les politiques, les investissements et l'engagement du secteur privé sont en retard et décalées par rapport aux besoins induits par les changements technologiques. Les employeurs font donc face à une pénurie de compétences. C'est à ce niveau que l'Afrique doit apprendre des autres nations car c’est un défi incontournable qu’elle devra relever si elle veut réellement bénéficier de tout le potentiel des NTIC et avancer vers un modèle de développement unique.
Akinwumi Adesina, Président de la Banque Africaine de Développement./ Article publié en collaboration avec Libre Afrique/ Posté par Afrikipresse/ 27/06/2018/
https://aminata.com/fin-de-la-semaine-de-lindustrialisation-de-lafrique-2018-a-addis-abeba/
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