En déplacement à Sarajevo, ville meurtrie mais aussi symbole
d'une coexistence entre cultures et religions, le pape François a exprimé son
inquiétude sur le «climat de guerre» qui règne dans le monde, devant 65
000 fidèles rassemblés dans l'immense stade olympique de la ville.
En déplacement à Sarajevo, ville meurtrie mais aussi symbole
d'une coexistence entre cultures et religions, le pape François a exprimé son
inquiétude sur le «climat de guerre» qui règne dans le monde, devant 65
000 fidèles rassemblés dans l'immense stade olympique de la ville. C'est à Sarejevo ( Bosnie-Herzégovine), ville meurtrie mais
aussi symbole d'une coexistence entre cultures et religions, que le pape
François, a exprimé samedi son inquiétude sur le «climat de guerre» qui règne
dans le monde. Le pape argentin, qui a prêché la paix et la
réconciliation devant 65 000 fidèles rassemblés dans l'immense stade olympique
de la ville, a dit ressentir «un climat de guerre attisé délibérément par ceux
qui cherchent l'affrontement entre cultures et civilisations».
Mladen Ivanic a affirmé de son côté que les autorités bosniennes multiethniques
étaient «prêtes à travailler pour la réduction des nationalismes» et demandé un
«soutien entier» du souverain pontife pour permettre à la Bosnie et aux autres
pays des Balkans d'adhérer à l'Union européenne.
06 Juin 2015/ MAJ : 06
Juin 2015, 14h16
http://www.leparisien.fr/pape-vatican/sarajevo-le-pape-francois-inquiet-du-climat-de-guerre-dans-le-monde-06-06-2015-4838497.php
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2 - Avec le Pape François, la Bosnie-Herzégovine
regarde vers l’avenir
(RV) - Le Pape François à Sarajevo, une visite d’une dizaine
d’heures, aussi courte qu’historique. Elle intervenait près de 20 ans après la
fin de la guerre. Le Saint-Père s’est rendu sur cette terre meurtrie en pèlerin
de paix pour soutenir les catholiques, mais aussi le dialogue interreligieux,
dans un pays multiconfessionnel à majorité musulmane. Un pays où les catholiques ont fui après le conflit au début des
années 1990, faisant passer la communauté de 800 000 à 300 000 personnes. Quel
bilan tirer de ce troisième voyage du Pape en Europe, le deuxième dans la «
périphérie » du continent après l’Albanie ? Le compte-rendu d’Antonino
Galofaro, notre envoyé spécial à Sarajevo.
Un Pape a célébré samedi, dans le stade de Sarajevo, une messe
sous un beau soleil et une douce chaleur printanière. Dix-huit ans plus tôt,
même ville, même décor, un autre Pape lui aussi célébrait une messe, mais dans
le froid et sous la neige. Ces deux images résument à elles seules les
deux décennies qui séparent la visite de Jean-Paul II dans la capitale de la
Bosnie-Herzégovine de celle de François. Le premier arrivait deux ans seulement
après la fin de la guerre, le second voit aujourd’hui une cohabitation
pacifique entre confessions sur la bonne voie pour être retrouvée.
La
Bosnie-Herzégovine, un modèle de coexistence
Avec le Pape François, la Bosnie-Herzégovine se projette même
dans l’avenir : les autorités politiques lui ont demandé son soutien, car elles
souhaitent intégrer l’Union européenne. Pour le Vieux continent, le petit pays
des Balkans peut être un modèle de coexistence. Cette dernière, même si parfois
difficile, entre Croates, Serbes et Bosniaques, témoigne de la collaboration
qui est bien possible entre les diverses ethnies et religions.
Sarajevo, et ses murs encore marqués par le feu des armes,
a aussi permis à François de condamner les conflits, alors qu’il sent dans le
monde « une atmosphère de guerre » . L’occasion donc de rappeler que la
paix ne doit pas seulement être proclamée, mais surtout vécue, pratiquée. Ces
paroles ont une résonnance toute particulière en Bosnie-Herzégovine, alors
qu’au Moyen-Orient, en Afrique, des guerres affligent des croyants de diverses
confessions. Le Pape a ainsi exhorté à « s’opposer à la barbarie qui
voudrait faire de toute différence l’occasion, le prétexte de violences
toujours plus féroces ».
07/06/2015 10:58
http://fr.radiovaticana.va/news/2015/06/07/avec_le_pape_fran%C3%A7ois,_la_bosnie-herz%C3%A9govine_regarde_vers_l%E2%80%99avenir/1149784
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3
- La Bosnie-Herzégovine sur la difficile voie de la cohabitation
interconfessionnelle
(RV) En fin d'après-midi, la rencontre œcuménique et
interreligieuse du Pape avec les représentants des confessions religieuses
présentes en Bosnie-Herzégovine a été l’un des moments-clé du voyage de
François à Sarajevo. Cette rencontre est le « signe d’un désir
commun de fraternité et de paix », le « témoignage d’une
amitié construite au fil des ans » et vécue « dans la
cohabitation quotidienne et la collaboration » : « être
ici est déjà un “message” de ce dialogue que nous cherchons tous et auquel nous
travaillons », a expliqué François.
La Bosnie-Herzégovine est un « carrefour de peuples et
de cultures », mais comprend aussi bien des avantages que des
inconvénients : « si la diversité constitue d’un côté une grande
ressource qui permet le développement social, culturel et spirituel de cette
région , a reconnu le Pape, elle a, de l’autre, été la cause de
douloureuses déchirures et de guerres sanglantes ».
Ainsi, dans un pays meurtri par la violence voici 20 ans, le « dialogue
interreligieux est une condition indispensable à la paix , selon le
Souverain Pontife, et par conséquent, il est un devoir pour tous les
croyants ». Dialogue d’autant plus important qu’il est une « école
d’humanité et un facteur d’unité qui aide à construire une société fondée sur
la tolérance et le respect mutuel ». Ce dialogue doit s’étendre « autant
que possible à tous les croyants, impliquant les diverses sphères de la société ». La Bosnie-Herzégovine peut être un modèle de cohabitation
pacifique, alors que Sarajevo, détaille le Saint-Père, ancien « symbole
de la guerre et de ses destructions », peut, « avec sa
variété de peuples, de cultures et de religions », « devenir
à nouveau signe d’unité, un lieu où la diversité ne représente pas une menace
mais une richesse et une opportunité pour grandir ensemble ».
Un
idéal de paix confronté à la réalité
Cela reste un idéal, les autorités religieuses du pays en sont
conscientes, tout comme le Pape, qui reconnaît « qu’il y a encore
beaucoup de chemin à parcourir ». « Il y a des
problèmes », admet Jakob Finci, le président de la communauté juive
du pays, mais nous cherchons à les résoudre ensemble ». « La
cohabitation pacifique réciproque et le respect, après la dernière guerre, ne
se sont pas encore pleinement accomplis », complète le représentant
de l’Eglise orthodoxe, encore plus dur : « Nous, fils de l’Eglise
de Dieu, devrions être préoccupés et pleins de honte pour le fait que, dans
notre pays, les chrétiens ont tué des chrétiens et des non-chrétiens ».
Cette cohabitation passe aussi par les instances politiques.
« Que les responsables de notre pays trouvent , espère Husein
Kavazović, à la tête de la communauté islamique de Bosnie-Herzégovine, une
stimulation à la promotion, à l’amélioration de la paix sociale fondée sur le
respect réciproque,et à une à une politique d’intégration sociale dans le
pays » qui soit « équilibrée, attentive et constructive ». Les paroles des représentants religieux n’ont pas été seulement
un triste constat, mais aussi des mots d’espoir. Comme ceux de l’évêque
orthodoxe : les choses « belles et originales créées en
Bosnie-Herzégovine sont justement le fruit du croisement des diverses cultures,
religions et peuples qui y vivent ».
06/06/2015 20:17
http://fr.radiovaticana.va/news/2015/06/06/la_bosnie-herz%C3%A9govine_sur_la_difficile_voie_de_la_cohabitation_interconfessionnelle/1149750
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4
- Ratko Mladic jugé pour les pires atrocités de la guerre de Bosnie
L'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie est jugé devant le
Tribunal pénal international de La Haye pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), pour
avoir minutieusement planifié et exécuté le nettoyage ethnique de la
Bosnie-Herzégovine, entre 1992 et 1995. Son procès pourrait durer trois ans. Il
est assis derrière son avocat, à la droite des juges dont il a applaudi
l'entrée dans la salle d'audience.
Costume gris foncé et chemise claire, Ratko Mladic, 70 ans, n'a
pas pris la parole. Il n'a montré aucune émotion à la lecture des 11 chefs
d'inculpation retenus contre lui. L'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie
est poursuivi pour les mêmes chefs que son alter-ego politique, Radovan
Karadzic, 66 ans, jugé devant le TPIY depuis octobre 2009 : génocide,
crimes contre l'humanité, crimes de guerre.
Ratko Mladic "a pris en main le nettoyage ethnique de
la Bosnie", a affirmé à l'ouverture du procès le représentant du
bureau du procureur, Dermot Groome. "Il a pleinement participé à une
entreprise criminelle qui était en marche [...] L'accusation
présentera des éléments de preuve qui démontreront au-delà de tout doute
raisonnable la main du général Mladic dans chacun de ces crimes",
a-t-il ajouté.
Massacre
de Srebrenica, siège de Sarajevo
Le "boucher des Balkans" serbe répond notamment du
massacre de Srebrenica en juillet 1995. Près de 8.000 hommes et garçons musulmans avaient été tués par les forces serbes de Bosnie, le pire massacre en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Mladic est également poursuivi pour son rôle dans le siège de Sarajevo, au cours duquel 10.000 civils avaient été tués. Et enfin pour la prise en otage de 200 soldats et observateurs de l'ONU en 1995.
Plus globalement, Karadzic et Mladic avaient entrepris, selon l'accusation, de chasser à jamais les musulmans et Croates de Bosnie du territoire revendiqué par les Serbes en Bosnie-Herzégovine. L'ancien général, victime de trois AVC en
1996, 2008 et février 2011, est à demi-paralysé. Son procès devant le TPIY pourrait durer trois ans. Ratko Mladic se prenait
pour Napoléon, selon le général Morillon, ex-commandant des forces de l'ONU en
Bosnie (1992-1993).
Par Gilles Halais mercredi 16 mai 2012/ Reuters
http://www.franceinfo.fr/actu/europe/article/ratko-mladic-juge-pour-les-pires-atrocites-de-la-guerre-de-bosnie-153229
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5
- Le Pape aux jeunes de Sarajevo : « construisez des ponts, jamais des murs »
(RV) Dernière étape de son voyage apostolique à Sarajevo, le
Pape François a rencontré en fin de journée 800 jeunes dans le centre Saint
Jean-Paul II de la capitale de Bosnie-Herzégovine, accueilli par un
enthousiasme débordant et des chansons joyeuses. Mgr Marko Semren, évêque
auxiliaire de Banja Luka, en charge de la pastorale des jeunes, a d’abord pris
la parole. Il a remercié le Pape pour son encouragement à vivre la paix, et sa
solidarité avec les jeunes « printemps de l’Eglise, printemps de notre
patrie et de notre futur ».
François a ensuite écouté le témoignage de deux jeunes :
Nadezda, membre de l’Église orthodoxe serbe et de Darko, jeune professeur de
sport de 24 ans, qui a fait part de son « désir unique » : la
paix dans son pays, souhaitant que la visite de François soit un encouragement
à ce que « la tolérance et la réconciliation soient la carte gagnante pour
un avenir meilleur ».
Le Pape a ensuite préféré répondre à des questions spontanées,
posées par des jeunes, plutôt que de lire le discours préparé pour l'occasion.
Interrogé sur le fait qu'il avait déclaré dans une interview ne pas regarder la
télévision, François a expliqué qu’il a arrêté de la regarder à partir du
moment où il a compris que la télévision l’aliénait. « Mais les temps
ont changé, nous vivons dans le monde de l’image. Dans ce monde, il faut
choisir les choses qui nous font du bien, comme au temps des livres, utiliser
l’ordinateur et la télévision pour de belles choses, qui nous font
grandir. Il est donc de la responsabilité des chaînes de faire des
programmes qui construisent la société, qui portent des valeurs positives. Si
un programme ne porte pas ce genre de valeurs, changez de chaîne ! »
a-t-il lancé aux jeunes.
«
Vous êtes les fleurs d'un printemps qui refuse de revenir à la destruction »
S’adressant à cette « première génération
d’après-guerre », le Pape a comparé les jeunes aux « fleurs d’un
printemps qui veut aller de l’avant et ne pas revenir à la destruction, à des
temps qui montent des ennemis les uns contre les autres, et cela est nouveau
» selon François. « Vous voulez être un "nous", a-t-il
relevé, et cela, c’est construire la paix, c’est le propre de votre
génération et de votre joie. Vous avez une grande vocation : ne jamais
construire des murs, seulement des ponts ! ». Il a de
nouveau dénoncé les puissants de ce monde qui parlent ouvertement de la paix,
mais qui « sous la table, vendent des armes ». « De vous,
j’attends de l’honnêteté dans ce que vous pensez, dites et faites. Autrement,
cela s’appelle de l’hypocrisie » a-t-il averti.
Enfin, au soleil couchant, accordant depuis la terrasse du
centre Saint Jean-Paul II une bénédiction aux jeunes qui n'avaient pas pu avoir
de place à l'intérieur du centre, il leur a dit : « voilà le devoir que je
vous laisse : faites la paix, travaillez à la paix tous ensemble. Que la
Bosnie-Herzégovine soit un pays de paix ! Mir Vama ! (« Que la paix
soit avec vous » dans les trois langues de Bosnie-Herzégovine et devise du
voyage ) » a-t-il lancé plusieurs fois, à chaque fois salué par des cris de
joie et des applaudissements nourris.
http://fr.radiovaticana.va/news/2015/06/06/le_pape_aux_jeunes_de_sarajevo__%C2%AB_construisez_des_ponts,_jamais_des_murs_%C2%BB/1149746
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6 - Discours du Pape François remis aux
jeunes de Sarajevo :
«
Chers jeunes,
J’ai
beaucoup désiré cette rencontre avec vous, jeunes de Bosnie-Herzégovine, ainsi
que des pays voisins. J’adresse à chacun un salut chaleureux. Me trouvant ici
dans ce « Centre » dédié à saint Jean-Paul II, nous ne pouvons pas
oublier tout ce qu’il a fait pour les jeunes, en les rencontrant et en les
encourageant dans toutes les parties du monde. Je confie chacun de vous à son
intercession, de même que toutes les initiatives que l’Église catholique a
entreprises dans votre terre pour témoigner sa proximité et sa confiance dans
les jeunes. Nous marchons tous ensemble !
Je
connais les doutes et les espérances que vous portez dans votre cœur.
Monseigneur Marko Semren et vos représentants, Darko et Nadežda, nous les ont
rappelés. Je partage en particulier le souhait que de réelles perspectives en
vue d’un avenir digne dans le pays soient assurées aux nouvelles générations,
évitant ainsi le triste phénomène de l’exode. À cet égard, les Institutions
sont appelées à mettre en œuvre des stratégies opportunes et courageuses pour
permettre aux jeunes de réaliser leurs légitimes aspirations; de cette façon,
ils seront en mesure de contribuer efficacement à l’édification et à la
croissance du pays. L’Église, pour sa part, peut apporter sa contribution avec
des projets pastoraux adéquats, axés sur la formation de la conscience civique
et morale de la jeunesse, l’aidant ainsi à être protagoniste de la vie sociale.
Cet engagement de l’Église est déjà en cours, spécialement à travers la
précieuse œuvre des écoles catholiques, ouvertes à juste titre non seulement
aux étudiants catholiques, mais aussi à ceux des autres confessions chrétiennes
et des autres religions. Toutefois, l’Église doit se sentir appelée à oser
toujours plus, en partant de l’Évangile et poussée par l’Esprit Saint qui
transforme les personnes, la société et l’Église elle-même.
À
vous aussi, jeunes, revient une tâche décisive, celle d’affronter les défis de
notre temps ; ce sont certainement des défis matériels, mais, bien avant,
ils concernent la vision de l’homme. En effet, avec les problèmes économiques,
avec la difficulté de trouver du travail et l’incertitude qui en découle pour
l’avenir, on perçoit la crise des valeurs morales et la perte du sens de la
vie. Face à cette situation critique, on pourrait céder à la tentation de la
fuite, de l’évasion, en se fermant dans une attitude d’isolement égoïste, en se
réfugiant dans l’alcool, dans la drogue, dans les idéologies qui prêchent la
haine et la violence. Ce sont des réalités que je connais bien parce que
malheureusement elles sont présentes aussi dans la ville de Buenos Aires, dont
je viens. C’est pourquoi je vous encourage à ne pas vous laisser abattre par
les difficultés, mais à faire émerger sans peur la force qui vient de votre
être de personnes et de chrétiens, de votre être de semences d’une société plus
juste, fraternelle, accueillante et pacifique. Vous, jeunes, avec le Christ,
vous êtes la force de l’Église et de la société. Si vous vous laissez modeler
par lui, si vous vous ouvrez au dialogue avec lui dans la prière, par la lecture
et la méditation de l’Évangile, vous deviendrez prophètes et témoins
d’espérance !
Vous
êtes appelés à cette mission : sauver l’espérance à laquelle vous pousse
votre réalité même de personnes ouvertes à la vie ; l’espérance que vous
avez de dépasser la situation actuelle, de préparer pour l’avenir un climat
social et humain plus digne que l’actuel ; l’espérance de vivre dans un
monde plus fraternel, plus juste et plus pacifique, plus sincère, plus à la
mesure de l’homme. Je vous souhaite de prendre toujours plus conscience que
vous êtes enfants de cette terre, qui vous a engendrés et qui demande d’être
aimée et aidée à se rebâtir, à croître spirituellement et socialement, grâce
aussi à l’indispensable contribution de vos idées et de votre œuvre.
Pour
vaincre toute trace de pessimisme il faut le courage de se dépenser avec joie
et dévouement dans la construction d’une société accueillante, respectueuse de
toutes les diversités, orientée vers la civilisation de l’amour. De ce style de
vie vous avez un grand témoin très proche : le bienheureux Ivan Merz.
Saint Jean-Paul II l’a proclamé bienheureux à Banja Luka. Qu’il soit toujours
votre protecteur et votre exemple !
La
foi chrétienne nous enseigne que nous sommes appelés à un destin éternel, à
être enfants de Dieu et frères dans le Christ (cf. 1 Jn 3, 1), à être créateurs
de fraternité par amour du Christ. Je me réjouis pour l’engagement dans le
dialogue œcuménique et interreligieux entrepris par vous, jeunes catholiques et
orthodoxes, avec l’implication aussi de jeunes musulmans. Dans cette importante
activité, ce « Centre de jeunesse Saint-Jean-Paul II » joue un rôle
significatif, avec des initiatives de connaissance réciproque et de solidarité,
pour favoriser la cohabitation pacifique entre les diverses appartenances
ethniques et religieuses. Je vous encourage à poursuivre avec confiance cette
œuvre, en vous engageant dans les projets communs, avec des gestes concrets de
proximité et d’aide aux plus pauvres et aux personnes dans le besoin.
Chers
jeunes, votre présence festive, votre soif de vérité et de hauts idéaux sont
des signes d’espérance ! La jeunesse n’est pas passivité, mais effort
tenace pour atteindre des buts importants, même si cela coûte ; ce n’est
pas fermer les yeux devant les difficultés, mais refuser les compromis et la
médiocrité ; elle n’est ni évasion ni fuite, mais l’engagement d’une
solidarité avec tous, particulièrement avec les plus faibles. L’Église compte
et veut compter sur vous, qui êtes généreux et capables des meilleurs élans et
des plus nobles sacrifices.
C’est
pourquoi vos Pasteurs, et moi avec eux, nous vous demandons de ne pas vous
isoler, mais d’être toujours unis entre vous, pour bénéficier de la beauté de
la fraternité et être plus efficace dans votre action.
Par
votre façon de vous aimer et de vous engager, tous pourront voir que vous êtes
chrétiens : les jeunes chrétiens de la Bosnie-Herzégovine ! Sans
peur ; sans fuir la réalité ; ouverts au Christ et à vos frères. Vous
êtes une part vivante du grand Peuple qu’est l’Église : le Peuple
universel, dans lequel toutes les nations et toutes les cultures peuvent
recevoir la bénédiction de Dieu et trouver le chemin de la paix. Dans ce
Peuple, chacun de vous est appelé à suivre le Christ et à donner sa vie pour
Dieu et pour ses frères, sur le chemin que le Seigneur vous indiquera, ou
plutôt, qu’il vous indique ! Déjà aujourd’hui, maintenant, le Seigneur
vous appelle : voulez-vous lui répondre ? N’ayez pas peur. Nous ne
sommes pas seuls ! Nous sommes toujours avec le Père céleste, avec Jésus
notre Frère et Seigneur, avec l’Esprit Saint ; et nous avons l’Église et
Marie pour Mère. Que la Vierge Marie vous protège et vous donne toujours la
joie et le courage de témoigner de l’Évangile !
Je
vous bénis tous et je vous demande, s’il vous plaît, de prier pour moi. »
06/06/2015
19:49
http://fr.radiovaticana.va/news/2015/06/06/le_pape_aux_jeunes_de_sarajevo__%C2%AB_construisez_des_ponts,_jamais_des_murs_%C2%BB/1149746
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- UNE GUERRE METHODIQUEMENT PLANIFIEE PAR LES SERBES AVANT LE DEBUT DES
HOSTILITES
Radovan
Karadzic (14 octobre 1991, devant le Parlement Bosniaque) : "en cas
d'indépendance, les musulmans seront massacrés".
UNE
GUERRE DONT LA RESPONSABILITE INCOMBE A LA PARTIE SERBE
Département d' Etat américain: "Les exactions auxquelles se
livrent les forces serbes, en Bosnie, vont au-delà de tout ce qui a été observé
en Europe depuis l'époque des nazis [...] Les atrocités des Croates et des
Musulmans bosniaques pâlissent à côté de l'ampleur et de la cruauté calculées
des tueries et autres abus perpétrés par les forces serbes et serbes bosniaques
contre les Musulmans de Bosnie. [...]" (Le Monde, 21 janvier 1993).
Commission des droits de l'homme de l'ONU, le 23 février 1993:
"Les responsables des forces paramilitaires serbes [agissant] en Bosnie et
en Croatie, ainsi que les chefs politiques et militaires de Belgrade, sont les
responsables des actes les plus répréhensibles, les plus systématiquement
organisés et les plus nombreux." (Le Monde, 25 Février 1993)
UNE
GUERRE DE GENOCIDE
En juin 1993 : de 200 000 à 250 000 morts environ soit 10 % de
la population musulmane dont 90 % de victimes civiles.
Dans son but comme dans sa méthode, la "purification
ethnique" - euphémisme serbe pour dire meurtres, tortures, viols et
déportation - est bien un génocide, selon la Convention Internationale sur le
génocide.
"L'offensive contre la Bosnie avait toutes les
caractéristiques d'un génocide, mais aucun officiel ne voulait prononcer le
mot, car reconnaître cela l'aurait obligé à proposer une réponse politique.
Aussi n'y eut-il aucune confirmation officielle et l'intérêt du public pour la
question et l'intérêt du public pour la question alla-t-il s'affaiblissant.Le
secrétaire d'Etat américain en exercice alla même jusqu'à émettre publiquement
des réserves sur toute l'affaire. "
Sous le choc des atrocités révélées par leurs commissions d'enquête, les
Etats-Unis et l'Europe ont fait part de leur indignation. Ils ont pris ensuite
des mesures quasi symboliques, et mis en place une aide humanitaire importante.
Mais jamais ils ne se sont donné les moyens d'une menace crédible. Pendant des
semaines, ils se sont concertés sur la manière de faire respecter ou non
l'interdiction du survol de la Bosnie par l'aviation serbe. Mais sans agir.
"Les bombardements serbes contre les habitations sont
organisés de manière à toucher tous les points importants des villes . Il
s'agit toujours de tirs très précis, régulièrement espacés et causant de vrais
bains de sang. Les bombardements serbes sont calculés pour tuer des
civils" ( Louis Gentille, délégué du HCR, Le Monde, 19 avril 1993)
"En Bosnie-Herzégovine, faut-il le rappeler, le rapport des
forces est totalement déséquilibré. Les milices serbes disposent d'environ 67
000 hommes, 300 chars lourds, 180 véhicules blindés pour le transport des
troupes (VBTT), et 480 pièces d'artillerie.
Le cas échéant, elles peuvent obtenir le soutien de l'armée
fédérale, qui leur est entièrement acquis. Celle-ci possède environ 1000 chars
lourds, 950 VBTT, 1300 pièces d'artillerie, des missiles, 480 avions de combat,
136 hélicoptères armés et 135 000 soldats d'active" (estimations recoupées
par l'Institut International d'Etudes stratégiques de Londres, en septembre
1992, cité par Raufer et Haut, op. cit. 164-166)
"Les Musulmans, eux, ont levé une garde territoriale de 60
000 hommes environ. Si ce n'est qu'ils ont pour "alliés
intermittents" les Croates, leur force à eux s'arréte pratiquement là. Ils
disposent encore de quelques mortiers et de quelques canons. "Selon des
sources officielles américaines: 2 chars d'assaut, 2 transports de troupes
blindés et une vingtaine de pièces d'artillerie lourdes ou moyennes." (X.
Raufer et F. Haut, Le chaos balkanique, p.65)
Le déséquilibre est manifeste: les uns se défendent tant bien
que mal avec avant tout des armes légères, les autres disposent de canons, de
tanks et d'avions par centaines. "Peut-on en effet appeler
"guerre" I'injustice hallucinante d'une attaque armée, avec avions de
combat, tanks et canons, contre un village de paysans, un bourg de civils, un
quartier de la ville- La mise à sac et la démolition systématique et radicale
de certains de ces lieux, déjà vidés de leurs habitants- Peut-on comprendre les
inconcevables abominations […] exercées contre tous, enfants, femmes, hommes,
vieillards […]- Comment peut-on imaginer la répétition de tout cela dans une
telle durée, pendant tous ces mois de tergiversations dans l'Europe abritée,
alors que nous savons ce que coûte une seule minute de vraie souffrance-"
(Véronique NahoumGrappe, Le Monde, 13 janvier 1992)
UNE
GUERRE OU LE VIOL ET LA CONCEPTION FORCEE SONT UTILISEE POUR LA PREMIERE FOIS
DANS L'HISTOIRE MILITAIRE MODERNE COMME ARMES DE GUERRE
Rapport
de la mission d'enquête de la CE : 20 000 femmes violées
"Nous avons l'ordre de violer les filles". Tels sont
les mots que Miranda, vingt-trois ans, l'une des vingt jeunes victimes
interviewées pour Newsday, dit avoir entendu de la bouche du jeune homme qui
l'a violée. Il a également dit qu'il "avait honte d'être serbe",
ajoutant : "tout ce qui se passe ici est crime de guerre".
"Les femmes bosniaques violées et relâchées enceintes trop
tard pour un avortement sont estimées par l'ONU à plusieurs dizaines de
milliers. Il ne s'agit pas de quelques soudards enivrés ou de quelques sadiques
obsédés […]
Ces horreurs sont ici centrales et non pas marginales. Elles s'appuient sur des
décisions et des stratégies légitimées par une conviction , une foi en un objet
mythique, à savoir en une définition "ethnique" d'un groupe social,
quel qu'il soit. […]" (Véronique nahoum-Grappe, Le Monde, 13 janvier 1993).
Amnesty International rapporte la présence de centres de
détention créés uniquement en vue de viols et de sévices sexuels commis sur des
femmes.
UNE
GUERRE OU LES VIOLATIONS DES DROITS DE L'HOMME NE SONT PAS LE RESULTAT MAIS
L'OBJECTIF MEME DU CONFLIT
Les enquêteurs du gouvernement des Etats-Unis sont parvenus à la
conclusion que les gardiens serbes ont tué au moins 5000 hommes au camp
d'Omarska sur les 13 000 qui étaient passés.
Les milices serbes sont apparues dès le début de la guerre, en
Croatie puis en Bosnie
L'une de ces milices, les aigles blancs, tristement célèbres par les atrocités
commises à l'encontre des populations, est celle du leader du parti radical
Serbe, Vojislav Seselj. Ce parti radical a obtenu 30 % des sièges aux élections
législatives en Serbie de décembre 1992. Seslj avait entamé sa première
campagne électorale en 1991 en déclarant dans une banlieue ouvrère de Belgrade dont
il est par la suite devenu député, qu' "il faut égorger les Croates, non
pas avec un couteau, mais avec une cuillère rouillée".
Seselj a dirigé en personne de très nombreuses exactions que ses unités
paramilitaires ont perpetré en Croatie et en Bosnie.
Les témoignages montrent la claire volonté des fondamentalistes
panserbes - imprégnés d'une mythologie sanglante et obsédés depuis plus de six
cent ans par l'idée fixe de venger la défaite du Champ des Merles au Kosovo -
d'exterminer les musulmans bosniaques, au sens strictement physique du terme.
Laissant de côté les plus boulversants et les plus monstrueux, je n'en
mentionnerai qu'un seul, extrait du remarquable reportage de David Rieff dans
le New Yorker, et recueilli par lui de la bouche de l'ex-responsable du HCR,
José Maria Mendiluce.
L'épisode se situe dans la petite ville bosniaque de Zvornic, au moment de son
occupation par le groupe d'irréguliers qui s'est rendu tristement célèbre sous
le nom d'"Aigles Blancs". J'ai vu, déclare Mendiluce, des hommes tout
à fait normaux en apparence, mettre des enfants sous les chenilles des chars et
d'autres hommes en pleine possession de leur raison les écraser […] Ces gens
suivent une stratégie cohérente. Leur objectif est de répandre le maximum de
terreur dans la population civile, de détruire le maximum de biens et d'exercer
le maximum de violence sur des femmes et des enfants. Une fois que les
irréguliers ont accompli leur tâche, les autorités établies - les milices de
Karadzic et la police - viennent restaurer l'ordre.
Le témoignage d'Abzija Meduzerjac, veuve, cinquante-et-un ans, sur ce qui s'est
passé à Vishegrad en mai 1992 mérite d'être reproduit. […] "Une de mes
connaissances, Hasan Brko, a eu les deux bras coupés et ils l'ont obligé à
boire son sang. Puis ils l'ont égorgé à son tour et l'ont jeté dans la
rivière."
"Les "Aigles Blancs" venaient de Vukovar mais ils ont recruté
beaucoup de Serbes dans la ville. Ils sont arrivés chez moi guidés par un
voisin. Ils ont demandé mon fils aîné, enrôlé dans l'armée bosniaque et ont
annoncé qu'ils reviendraient. Craignant pour ma fille, je l'ai envoyé dans un
autre quartier où elle a pu se cacher et sauver sa vie. Le lendemain à dix
heures du soir, ils se sont présentés sans le voisin. Ils nous ont frappé moi
et mon fils cadet, ils nous ont obligés à nous coucher par terre en nous visant
de leurs armes et ils m'ont forcée à mettre le canon d'un pistolet chargé dans
la bouche de mon enfant pendant qu'ils me rouaient de coups de poing et de pied
pour que j'appuie sur la détente. Puis ils se sont fatigués de ce jeu et, je ne
sais pas pourquoi, ils nous ont laissés. Je suis resté huit jours sans voix :
j'étais incapable d'articuler une syllabe.
"Les musulmans qui s'étaient réfugiés à Gorazde avaient reçu la promesse
qu'ils pourraient revenir. Ceux qui y ont cru sont morts. Ils en ont entassé
plus de trois cent dans la Vieille Mosquée, près de la gare des autobus, et ont
mis le feu. Je n'oublierai jamais les cris de terreur et l'odeur de la chair
brûlée.
Des jeunes filles ont tenté de se suicider en se jetant du haut des chambres où
les avaient enfermés les Aigles Blancs pour les violer. Une voisine et sa fille
de dix-sept ans ont été violées, égorgées, et jetées dans la rivière. Une jeune
fille a réussi à s'échapper après avoir été arrosée d'essence et brûlée, sans
peau, sans cheveux, une seule plaie à vif, comme un fantôme ou un squelette. On
a pu la sauver et elle est à l'hôpital de Ljubjana. "Je vis, dit-elle,
pour témoigner. "
ANNEXES
Déportation dans
des camps de la population musulmane des zones à majorité serbe et des zones de
Bosnie orientale proches de la Serbie : entre juillet 1992 et janvier 1993 le
CICR a répertorié quelque 13 000 détenus dans 70 centres de détention.
Néanmoins, la torture et les exécutions en masse ne semblent pas être
pratiquées dans tous les camps où, pour la plupart, ne sont pas incarcérés des
prisonniers de guerre mais des populations civiles en vue d'un échange de
détenus.
Les oublis de Dayton :
· Les serbes, qui
représentaient avant la guerre 31,4 % de la population bosniaque, obtiennent 49
% de la Bosnie, récompensant ainsi leur politique génocidaire
· La plupart des criminels de guerre sont restés en liberté, notamment Radovan
Karadzic et Radko Mladic
· Aujourd'hui, les Occidentaux veulent avoir la paix. […]La paix qu'ils
défendent [...] c'est la paix du "laissez-moi la paix" avec vos
villes saccagées, vos mosquées rasées, vos bébés assassinés par des
francs-tireurs, vos enterrements bombardés et vos détenus expiant le péché de
ne pas être serbes en mangeant de l'herbe pour rester vivants. (A.
Finkielkraut)
http://rights.free.fr/bosnie/guerre.htm
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