2 – « La Russie n’attaquent pas l’Occident comme on le fait croire à Washington et Bruxelles et les accusations d’attiser la tension militaire lancées à Moscou, sont dénuée de fondement. C’est que la Russie ne possède que deux bases militaires dans « l’étranger proche » alors que les bases militaires américaines y compris celles dotées d’armes nucléaires, sont disséminées aux 4 coins du monde. Néanmoins, la Russie a commencé à défendre plus fermement ses intérêts. C’est cela précisément et non pas le rattachement de la Crimée qui est à l’origine de la crise actuelle dans les relations avec l’Occident, a fait valoir Vladimir Poutine : « Nous avons plus d’une fois entendu dire par la bouche des personnages officiels qu’il est injuste que la Sibérie avec ses fabuleuses richesses appartienne à la Russie. Comment cela, injuste ? Et subtiliser le Texas au Mexique, c’est juste ? Que nous soyons maîtres sur nos propres terres, c’est donc injuste ! La Crimée n’a rien à voir là-dedans parce que nous défendons tout simplement notre indépendance, notre souveraineté et notre droit à l’existence. C’est précisément ce que nous devons tous comprendre. Et si on parlait de menace, elle vient des États-Unis qui déploient leur bouclier antimissile en Europe de l’Est : en Roumanie et en Pologne, à proximité immédiate de nos frontières », a déclaré le président. »
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1 - Conférence de presse de Poutine : 53 questions en 3 heures
Le président russe Vladimir Poutine a répondu jeudi à 53 questions lors de sa grande conférence de presse annuelle, soit une question de plus qu'en 2013. La 10e grande conférence de presse de M. Poutine au poste de président a duré 3 heures et 10 minutes, contre 4 heures et 5 minutes l'an dernier. Les questions ont été posées par 38 journalistes dont 30 russes et 8 étrangers.
M. Poutine donne des conférences de presse annuelles depuis juillet 2001. En 2008, sa 7e conférence de presse a battu les records de durée (4 heures 40 minutes), de nombre de journalistes accrédités pour couvrir cette manifestation (1.364) et de réponses (106) données par le président.
MOSCOU, 18 décembre 2014/ RIA Novosti/ La Voix de la Russie
http://french.ruvr.ru/2014_12_18/Conference-de-presse-de-Poutine-53-questions-en-3-heures-3927/
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1 - Les trois citations à retenir de l'intervention de Vladimir Poutine
Alors que la Russie traverse l'une des plus graves crises économiques de son histoire post-soviétique, Vladimir Poutine a tenté, jeudi 18 décembre, de rassurer les marchés et la population, lors de sa conférence de presse annuelle, à Moscou. Il est également revenu sur la crise ukrainienne et a accusé les Occidentaux de créer un nouveau "mur" en Europe. Francetv info a retenu trois citations marquantes.
1 - Sur l'Ukraine : "L'Occident se comporte comme un empire qui veut faire marcher au pas ses vassaux"
Le locataire du Kremlin n'a pas changé de ton sur l'Ukraine. Il a taxé les autorités de Kiev de mener une "opération punitive" contre les rebelles de l'Est. Il a également accusé les Occidentaux de créer un nouveau "mur" en Europe. "Il s'agit d'un mur virtuel, mais il commence déjà à être construit", a déclaré le chef de l'Etat russe, interrogé sur le climat de confrontation entre Russes et Occidentaux. "Le bouclier antimissile près de nos frontières, ce n'est pas un mur ? Nos partenaires ont décidé qu'ils étaient les vainqueurs, qu'ils étaient désormais un empire, et que les autres étaient des vassaux qu'il faut faire marcher au pas."
2- Sur le rouble : "Les choses auraient pu être faites plus efficacement"
Reconnaissant que la chute du rouble constitue une préoccupation nationale, Vladimir Poutine a admis que "les choses auraient pu être faites plus efficacement pour soutenir la stabilité du marché" et que des décisions auraient pu être prises "plus rapidement". Le président russe a jugé toutefois que le gouvernement et la Banque centrale avaient pris les mesures appropriées, les problèmes rencontrés par l'économie russe étant liés à des "facteurs extérieurs", et notamment aux sanctions des pays occidentaux liées à la crise en Ukraine, selon le leader russe.
3- Sur l'économie : "La situation peut durer deux ans mais elle peut se corriger avant"
Vladimir Poutine a promis aux Russes une sortie dans les deux ans de la sévère crise économique dans laquelle est plongé le pays, accentuée par l'effondrement du rouble. Le président russe a avoué la difficulté à établir une quelconque prévision face à "de nombreux facteurs d'incertitude". Signe que le marché n'est pas complètement rassuré, la monnaie russe, en hausse en début de journée, a baissé après les premiers propos du président.
Par Simon Gourmellet/ Mis à jour le 18/12/2014/ Publié le 18/12/2014
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3 – RUSSIE : le Président Poutine reconnaît sa responsabilité
Le chef de l'Etat russe assume l'entière responsabilité de tout ce qui se passe dans le pays, y compris la chute du rouble, a indiqué le président Vladimir Poutine lors de sa grande conférence de presse annuelle.
"La responsabilité de tout ce qui se passe dans le pays incombe toujours au chef de l'Etat et à ceux qui le suivent dans la hiérarchie", a déclaré Vladimir Poutine. "Je ne me suis jamais soustrait à cette responsabilité, et je n'ai pas l'intention de le faire", a ajouté le président russe.
http://fr.ria.ru/politique/20141218/203256275.html
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4 – La Russie surmontera la crise économique (Pékin)
La Chine estime que la Russie est en mesure de surmonter la crise économique qu'elle traverse actuellement, a déclaré jeudi à Pékin le chef de la diplomatie chinoise Qin Gang. "La Chine suit les récentes fluctuations violentes du rouble. Nous voyons aussi que le gouvernement russe prend des mesures pour stabiliser la situation. La Russie est un des pays du G20 dont la dette publique représente une petite partie du PIB. La Russie dispose également de réserves naturelles importantes, d'une industrie développée et nous croyons que la Russie est capable de surmonter ces difficultés temporaires", a indiqué le ministre chinois.
Le gouvernement et la Banque centrale de Russie ont tenu mardi et mercredi des réunions conjointes consacrées à la stabilisation de la situation sur le marché des changes et dans le secteur financier. Ils ont déjà pris des mesures permettant au rouble de se reprendre après avoir connu le 15 décembre son plus fort décrochage depuis le défaut de paiement de 1998.
http://fr.ria.ru/world/20141218/203256134.html
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5 - Vladimir Poutine parle des intérêts nationaux, des murailles contre le Kremlin et contre le peuple russe
Les « murs » entre la Russie et l’Occident, le règlement de la crise en Ukraine et le développement des relations avec l’Iran sont quelques-uns seulement des sujets évoqués lors de la grande conférence de pressé accordée par le président Poutine qui avait mis plus de 3 heures à répondre aux questions des journalistes.
La Russie n’attaquent pas l’Occident comme on le fait croire à Washington et Bruxelles et les accusations d’attiser a la tension militaire lancées à Moscou, sont dénuée de fondement. C’est que la Russie ne possède que deux bases militaires dans « l’étranger proche » alors que les bases militaires américaines y compris celles dotées d’armes nucléaires, sont disséminées aux 4 coins du monde. Néanmoins, la Russie a commencé à défendre plus fermement ses intérêts.
C’est cela précisément et non pas le rattachement de la Crimée qui est à l’origine de la crise actuelle dans les relations avec l’Occident, a fait valoir Vladimir Poutine : « Nous avons plus d’une fois entendu dire par la bouche des personnages officiels qu’il est injuste que la Sibérie avec ses fabuleuses richesses appartienne à la Russie. Comment cela, injuste ? Et subtiliser le Texas au Mexique, c’est juste ? Que nous soyons maîtres sur nos propres terres, c’est donc injuste ! La Crimée n’a rien à voir là-dedans parce que nous défendons tout simplement notre indépendance, notre souveraineté et notre droit à l’existence. C’est précisément ce que nous devons tous comprendre. Et si on parlait de menace, elle vient des États-Unis qui déploient leur bouclier antimissile en Europe de l’Est : en Roumanie et en Pologne, à proximité immédiate de nos frontières », a déclaré le président.
En ce qui concerne la crise en Ukraine, elle a été générée par le coup d’État perpétré dans ce pays, a fait valoir le leader russe. C’est que, après le coup d’État et c’était précisément un coup d’État et un coup d’État armé n’en déplaise à quelques-uns, une partie du pays a rejeté cet état de fait. Or, Kiev n’a pas voulu entamer un dialogue avec ceux qui pensaient autrement, a déclaré Vladimir Poutine : « Donc, au lieu de commencer un dialogue politique, Kiev a fait donner la police puis l’armée et a finalement décrété en désespoir de cause un blocus économique. J’espère que nous réussirons à instaurer un dialogue politique direct par la médiation pour régler finalement la situation et rétablir l’espace politique unique. » Les tentatives de Kiev d’imposer sa volonté par la force, n’ont pas de sens, a souligné le chef de l’État russe.
On a demandé à Vladimir Poutine s’il craignait les coups de palais. Le
président a répondu que c’était impossible faute de palais. « Nous avons la
résidence officielle, c’est le Kremlin. Il est bien protégé et c’est aussi un
facteur de stabilité de notre État », a dit Poutine et d’ajouter que la
stabilité reposait surtout sur le soutien du peuple rus
Par La Voix de la Russie/ Igor Siletski / 18/12/2014
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6 – Russie : 2,6 mds euros affectés aux agriculteurs en 2015 (Poutine)
En 2015, la Russie débloquera 200 milliards de roubles (2,6 mds EUR) pour soutenir ses agriculteurs, a annoncé jeudi le président russe Vladimir Poutine.
"L'assistance apportée au secteur agricole s'élèvera à 200 milliards de roubles au total (…). J'espère que les agriculteurs le sentiront", a indiqué le numéro un russe lors de sa grande conférence de presse annuelle.
http://fr.ria.ru/politique/20141218/203255492.html
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7 - Poutine : Nos partenaires ont décidé qu'ils étaient un empire et les autres, leurs (vassaux)
Les partenaires occidentaux ont décidé qu'ils étaient un empire et les autres, leurs féaux qu'il fallait tenir en bride, a déclaré le président russe Vladimir Poutine au cours de sa conférence de presse annuelle.
"Le bouclier antimissile près de nos frontières, n'est-ce pas un mur ? Personne ne s'est arrêté. C'est là le problème majeur des relations internationales d'aujourd'hui: nos partenaires ne se sont pas arrêtés, ils ont décidé qu'ils étaient les vainqueurs, qu'ils formaient désormais un empire et tous les autres, leurs féaux qu'il fallait tenir en bride", a dit Vladimir Poutine. "C'est là le problème. Ils n'arrêtent pas de construire des murs en dépit de toutes nos tentatives et de nos gestes en vue de travailler de concert sans aucunes lignes de séparation en Europe et dans le reste du monde", a ajouté le président.
MOSCOU, 18 décembre 2014/ RIA Novosti/ La Voix de la Russie/ 18/12/2014
http://fr.ria.ru/world/20141218/203254903.html
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8 - Donbass : respecter les intérêts des habitants pour rétablir la paix (Poutine)
Si les autorités ukrainiennes veulent rétablir la paix, elles doivent respecter les intérêts des habitants du Donbass, a déclaré jeudi le président russe Vladimir Poutine lors de sa grande conférence de presse annuelle.
"Il faut comprendre que si l'Ukraine veut rétablir la paix, le calme et son intégrité territoriale, il faut respecter les gens vivant sur certains territoires du pays, tout en menant avec eux un dialogue politique honnête et ouvert, et cesser d'exercer des pressions. J'espère que tout ira finalement sur cette voie", a dit le chef de l'Etat.
Et d'ajouter qu'il fallait aussi que Kiev respecte les engagements assumés, notamment concernant la loi d'amnistie et le statut spécial du Donbass.
http://fr.ria.ru/world/20141218/203254619.html
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9 - L’économie de Russie surmontera la crise dans deux ans
Le président de Russie Vladimir Poutine a donné une dixième grande conférence de presse à Moscou avec, comme on s’y attendait, l’économie pour l’un des sujets essentiels. Le grand oral du chef de l’Etat a commencé par la constatation d’un fait évident : l’économie nationale connaissait des temps difficiles. Le président explique la situation difficile, avant tout par des facteurs extérieurs et voit la principale parmi les causes internes une diversification insuffisante de l’économie :
« Nous n’avons pas fait beaucoup de ce que nous avions planifié durant les 20 ans précédents en matière de diversification de notre économie. C’était assez difficile, si en général possible, compte tenu d’une conjoncture économique extérieure en ce cas favorable, quand le business cherchait à investir principalement là où il pouvait tirer rapidement un maximum de profit. Il était assez difficile de faire fonctionner autrement ce mécanisme, mais à présent la situation a changé de façon cardinale ». Attribuer l’état de choses actuel dans l’économie de Russie aux seules menées des Occidentaux malveillants ne serait pas toutefois correct.
De l’avis du chef de l’Etat, la Crimée n’y est pour rien :
« C’est ce que défendons notre indépendance, notre souveraineté et notre droit d’exister – voilà ce que nous avons tous à comprendre. /…/ A titre conventionnel, quelque 25-30 pour cent sur l’ensemble des difficultés peuvent être expliqués par l’impact des sanctions. Mais nous devons le comprendre. Nous voulons résister et survivre, changer, d’ailleurs, vers le mieux, en profitant aujourd’hui de ces conditions, la structure de notre économie, être plus indépendants, surmonter tout cela. Ou bien voudrions-nous que notre peau de l’ours soit accrochée là, au mur ? C’est le choix que nous avons à faire, et la Crimée n’y est pour rien ».
Autrement dit, les difficultés économiques rencontrées maintenant par la Russie constituent à bien des égards un défi interne, dont l’acuité a été renforcée par d’autres facteurs négatifs qui s’y sont ajoutés. La baisse des prix du pétrole est l’un d’eux. Le président n’a pas exclu dans ce contexte une coïncidence des intérêts des Etats-Unis et des principaux pays producteurs. Vladimir Poutine admet que cette tendance à la baisse puisse persister, mais est convaincu que l’économie russe parviendra à s’adapter à une telle situation, sans pouvoir dire quand cela interviendra.
Beaucoup dépend sur ce plan des activités des autorités russes. La lutte contre l’inflation incombe à la Banque de Russie. Mais il y a des choses, comme par exemple les prix de l’essence, les prix des denrées alimentaires, dont il faut assurer personnellement le suivi, est persuadé Vladimir Poutine. En somme le président estime que la Banque de Russie et le gouvernement prennent des mesures adéquates, même si ce n’est pas toujours au bon moment. A son avis, il convient de saisir l’occasion afin de réunir des conditions propices au développement de l’entreprise et à la diversification de l’économie.
Vladimir Poutine a noté que la responsabilité pour tout ce qui se passait
dans le pays incombait au chef de l’Etat et qu’il n’avait pas l’intension de
l’esquiver. Une politique macroéconomique nationale correcte et des fonds de
réserve pour honorer les engagements sociaux le rendent confiant dans l’avenir.
Au regard du chef de l’Etat, c’est une « police d’assurance » pour la Russie.
Sergei Duz / 18/12/2014 RIA Novosti/Michael Klimentyev/ Par La Voix de la Russie
http://french.ruvr.ru/2014_12_18/L-economie-de-Russie-surmontera-la-crise-dans-deux-ans-5621/
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10 - Poutine promet une sortie de crise dans 2 ans, inflexible sur l'Ukraine
Vladimir Poutine a promis jeudi de régler dans les deux ans la grave crise monétaire que traverse la Russie, sans toutefois se montrer précis sur les moyens d'y parvenir, et s'est montré inflexible dans le dossier ukrainien estimant que les Occidentaux se comportaient en impérialistes. Au moment où le président russe prenait la parole devant un millier de journalistes russes et étrangers réunis pour sa conférence de presse rituelle de fin d'année, l'Union européenne annonçait une nouvelle série de sanctions, interdisant tous les investissements européens dans la péninsule ukrainienne de Crimée annexée en mars par la Russie. La diplomatie russe a réagi en rappelant que la Crimée était une partie "inaliénable" de la Russie.
Silencieux depuis le début du tourbillon monétaire qui touche de plein fouet son pays et menace les piliers de l'économie russe, Vladimir Poutine et ses solutions étaient très attendus. Mais en l'espèce, le chef de l'Etat n'a quasiment rien annoncé, s'en remettant à un rebond des prix du pétrole pour espérer une amélioration de la situation. "Dans le scénario le plus défavorable pour la conjoncture internationale, la situation peut durer deux ans mais elle peut se corriger avant", a-t-il déclaré, avouant la difficulté à établir une quelconque prévision face à "de nombreux facteurs d'incertitude".
"Nous allons utiliser les mesures que nous avons employées avec succès en 2008" lors de la crise financière, a ajouté le président. Il a simplement assuré qu'il ne prendrait aucune mesure dirigiste pour encadrer le marché et a qualifié les décisions prises par le gouvernement et la banque centrale d'"adéquates" malgré quelques critiques. S'il a mis en cause les "facteurs extérieurs" et en premier lieu la chute des prix du pétrole, il a reconnu que la Russie avait sa part de responsabilité, n'ayant pas profité suffisamment des années passées pour diversifier son économie, très dépendante des cours des hydrocarbures.
Signe que le marché n'est pas complètement rassuré, le rouble, en hausse en début de journée, reculait après son intervention, malgré un net rebond des cours du pétrole. Vers 13H10 GMT, il était en légère baisse à 61,14 roubles pour un dollar et 75,30 roubles pour un euro. Les deux indices de la Bourse de Moscou gagnaient, eux, plus de 5%.
Même s'il a retrouvé des couleurs par rapport aux heures les plus noires de sa chute mardi, le rouble reste en baisse de 40% par rapport à son niveau au début de l'année et l'onde de choc monétaire du début de semaine promet de difficiles mois à venir pour l'économie russe. La presse russe rapporte que certains fournisseurs et importateurs ont suspendu leurs livraisons en attendant de voir l'évolution de la monnaie ou ont déjà augmenté leurs prix.
- La Russie a raison -
Cette crise monétaire clôt une année tumultueuse pour la Russie engagée dans un bras de fer sans précédent depuis la chute de l'URSS avec les Occidentaux. Les événements en Ukraine ont creusé un fossé immense entre Moscou et Kiev, mais également entre Moscou et Bruxelles et Washington. Et alors que ces derniers jours, des dirigeants occidentaux lançaient des appels au président russe pour qu'il montre des signes de désengagement du dossier ukrainien, la réponse du président a été cinglante: la Russie a raison, les Occidentaux ont tort et la stratégie en Ukraine est la bonne. Il a ainsi accusé les autorités ukrainiennes de mener une "opération punitive" contre les rebelles de l'Est. "J'estime que nous avons raison en ce qui concerne la crise en Ukraine. Et comme je l'ai déjà dit, nos partenaires occidentaux ont tort", a par ailleurs dit le président dans une formule lapidaire.
Interrogé sur l'édification, 25 ans après la chute du mur de Berlin, d'un nouveau mur entre la Russie et l'Europe, il a accusé les Occidentaux d'en être responsables. "Il s'agit d'un mur virtuel, mais il commence déjà à être construit", a déclaré le chef de l'Etat, rappelant le précédent de l'élargissement de l'Otan jusqu'aux portes de la Russie (pays Baltes) et du bouclier antimissile en Europe orientale. "Nos partenaires ont décidé qu'ils étaient les vainqueurs, qu'ils étaient désormais un empire et que les autres étaient des vassaux qu'il faut faire marcher au pas", a-t-il fustigé.
"Le problème, ce n'est pas la Crimée, c'est que nous défendons notre indépendance, notre souveraineté et notre droit à l'existence", a-t-il martelé. Dans un domaine plus privé, les 189 minutes de conférence de presse du président on permis d'apprendre deux choses sur l'homme: il est amoureux et ne sait pas combien il gagne. Séparé de la mère de ses deux filles depuis 2013, il n'a pas précisé qui partageait désormais sa vie, se contenant d'un: "Tout va bien, ne vous inquiétez pas".
Par Olga ROTENBERG et Karim TALBI | AFP / 18-12-2014
https://fr.news.yahoo.com/rouble-hausse-avant-lintervention-poutine-080037182--finance.html
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11 - Russie : conférence de presse annuelle de Poutine dans un climat tendu
Cette année 2014 aura été marquée pour la Russie par une nouvelle politique extérieure anti-occidentale et agressive vis-à-vis de son étranger proche, avec l’annexion de la Crimée, et le soutien actif aux indépendantistes du Donbass dans l’est de l’Ukraine. Elle se termine également avec des indicateurs économiques dans le rouge, avec notamment une chute du rouble. C'est dans ce contexte que le chef du Kremlin organise sa conférence de presse annuelle, ce jeudi 18 décembre.
C’est la fin de la période qui a suivi la chute du communisme. Pour Dmitri Trenin, directeur du centre Carnegie de Moscou, cette année 2014 constitue un tournant dans l’histoire récente de la Russie, en politique étrangère comme en politique intérieure. « C’est une rupture, pas seulement avec l’Occident, mais avec l’idée que la Russie peut devenir une partie de l’Occident, et y jouer un rôle important. Cette période est finie. Elle a été remplacée par une vision plus traditionnelle de la Russie en tant que pouvoir souverain qui veut être sur un pied d’égalité avec les plus puissants de ce monde, que ce soient les Etats-Unis, la Chine ou l’Union européenne. »
Le directeur du centre Carnegie estime que ce n’est pas une politique réfléchie de longue date, mais la conséquence logique de l’échec de l’intégration avec l’Occident. C’est une position par défaut. Même chose en politique intérieure, où le régime a pris un tournant autoritaire. « En politique intérieure aussi le changement est le résultat logique de l’échec à construire un Etat et une politique basés sur une Constitution. Le tournant a été pris vers le nationalisme. Conservatisme et nationalisme. » Mais, à son avis, la Russie ne reconstruira pas un empire : « La Russie est post impériale, elle ne peut plus être un empire. L’Ukraine l’a démontré à tous en Russie et hors de la Russie. La Russie ne veut pas et ne peut pas créer un empire. »
Le début d’une crise économique profonde
Sur le plan économique, 2014 est l’année de la chute de la croissance avec un taux de 0,6 %, une récession en vue pour l'année prochaine, et une inflation proche de 10 %. Le rouble a perdu près de 60 % de sa valeur face au dollar depuis le début de l'année. La banque centrale, malgré une augmentation importante de son taux directeur à 17 %, ne semble pas en mesure d’enrayer le phénomène.
Les causes de ce marasme se trouvent dans la baisse des cours du pétrole, dont l’économie russe est très dépendante. La moitié de son budget en dépend. Les sanctions imposées en raison de la crise ukrainienne entravent également le développement de l’économie russe car les grosses entreprises ne peuvent plus coopérer avec leurs homologues occidentaux, et surtout, l’accès au financement sur le marché international est désormais quasi impossible. La Russie tente de se tourner vers l’Asie, mais les résultats ne sont pas probants. Les difficultés économiques sont également dues au manque de diversification de l’économie, surtout basée sur la vente des matières premières, du gaz et du pétrole, mais aussi à un climat des affaires peu attractif.
Le gouvernement a imposé un embargo sur les produits alimentaires occidentaux, en espérant nuire à l’économie des pays concernés, et en espérant développer sa production nationale. Mais de nombreux analystes, comme Sergeï Ulatov de la Banque mondiale, sont sceptiques, notamment parce que certains secteurs travaillent déjà au maximum de leur capacité. Il sera très difficile d’augmenter les capacités de production rapidement, notamment en raison des difficultés de financement.
Pour Sergeï Ulatov, cette absence d’augmentation des capacités de production peut provoquer un phénomène inflationniste. « Normalement, le consommateur doit acheter localement pour remplacer les importations. Mais quand le producteur n’a pas assez de capacité de production, il augmente les prix au lieu de produire plus. C’est pour cela que l’on constate la pression constante de l’inflation, notamment sur les produits alimentaires. Cette inflation va à son tour limiter la capacité d'achat du consommateur. Ainsi le potentiel de croissance de la consommation sera réduit à néant. C'est un cercle vicieux. »
Dans une perspective à long terme, pour augmenter les capacités de production, il faut investir. Mais les ressources, en raison des sanctions, sont très limitées et très chères. Donc les investissements ne sont pas nombreux à s’aventurer dans les secteurs censés remplacer les importations.
Une popularité encore intacte
Pour autant, Vladimir Poutine reste très populaire. Il enregistre un taux d'opinions favorables qui flirte avec les 80 %. Pour Lev Goudkov, de l’institut d’enquête et de sondage Levada, cela s’explique notamment par la propagande, liée aux restrictions importantes de l’espace d’information, et à l’interdiction des médias alternatifs et indépendants. A cela s’ajoute l’augmentation de la pression sur la société civile, la neutralisation de l’opposition politique. Un système que Lev Goudkov qualifie de totalitaire, même s’il ajoute qu’il n’est pas comparable au système stalinien, dans lequel le système judiciaire est dépendant du Kremlin, dans lequel l’Etat renforce son contrôle sur l'économie, sur le système éducatif et sur la culture. Face à cette situation, l’opinion réagit de deux façons différentes.
« Depuis huit à neuf mois, il existe un soutien symbolique à la politique de la Russie en Crimée, à la politique de protection des Russes, au scénario de la renaissance de la Russie en tant que grand empire, qui, non seulement protège les siens, mais fait revenir les territoires qui lui appartenaient historiquement. C’est un élément très important qui garantit un haut niveau de popularité. Mais depuis le mois d’août, on constate une réaction négative suite aux sanctions et de la montée des prix, à la baisse de la consommation, à l’affaiblissement du rouble, bref à une détérioration significative de la situation économique des gens ordinaires. Mais pour l’instant, les gens ne font pas le lien entre les deux phénomènes. »
Pour Lev Goudkov, il ne peut y avoir une certaine baisse de popularité du pouvoir que s'il existe une alternative politique. Or, ce n’est pas le cas pour l’instant. « Notre opposition est démoralisée, neutralisée par l’assignation à résidence ou l’expulsion à l’étranger de ses dirigeants, et grâce au monopole de la télévision officielle, une télévision de la propagande. La population a un sentiment d’absence d’alternative à Vladimir Poutine. » De plus, si les populations citadines aisées, instruites, informées, et intégrées dans l’économie de marché, sont sensibles à ces évolutions, ce n’est pas le cas des populations des régions pauvres, des petites et moyennes villes, de la campagne, qui vivent au jour le jour, sans aucune garantie de sécurité et sans l’épargne.
« Ces populations-là, explique Lev Goudkov, perçoivent les changements de façon beaucoup plus lente, et ne les vivent pas aussi directement. Or, cette opinion est majoritaire en Russie et constitue le socle électoral du pouvoir actuel. Donc, sans doute, la popularité de Vladimir Poutine va baisser, mais à un rythme différent et à une intensité différente selon les milieux sociaux.» Pour Lev Goudkov, à moins d’une catastrophe, comme un effondrement du système bancaire, ce processus peut durer encore deux ou trois ans.
Par Muriel Pomponne/ RussieFinances / Publié le 18-12-2014/ Modifié le 18-12-2014
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