0.1 - « Royaume-Uni/ Theresa May devient officiellement Premier ministre : La révérence de Theresa May à la reine, c'est l'image du jour à Londres. L'ex-ministre de l'Intérieur succède donc à David Cameron avec la lourde tâche de mettre en œuvre un Brexit qui laisse un pays profondément divisé. Big Ben marque les 18h01 et l'arrivée d'un nouveau Premier ministre. Theresa May, accompagné de son mari Philip, rentre au 10, Downing Street 26 ans après la première femme d'un gouvernement britannique Margaret Thatcher. Avec d'entrée de jeu, des mots solennels de la nouvelle Premier ministre après la fracture du Brexit : "Nous croyons en l'union, le précieux lien entre l'Angleterre, l'Écosse, le pays de Galles et l'Irlande du Nord". »
0.2 – « Le Royaume-Uni dit oui au Brexit, Cameron démissionne : Alors que le Royaume-Uni vient de voter pour une sortie de l'Union Européenne, le Premier ministre britannique annonce sa démission. Les courbes du "In" et du "Out" se sont croisées toute la nuit, mais les Britanniques ont voté pour une sortie de l'Union Européenne, selon les projections de la BBC et de Sky News vendredi, après dépouillement des bulletins dans 302 des 382 centres. Aux premières heures de la matinée, le Brexit, ou British Exit, réunissait 52% des voix. La participation au scrutin a été forte, avec 72,2% selon le chiffre officiel. »
0.3 – « Royaume-Uni / 200 patrons d’entreprises mettent en garde contre un « Brexit » : Une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) « menacerait l’emploi et mettrait en danger l’économie » du pays, avertissent quelque 200 patrons ou hauts responsables d’entreprises britanniques dans une lettre ouverte publiée mardi 23 février dans le journal The Times. « Quitter l’UE découragerait l’investissement, menacerait l’emploi et mettrait en danger l’économie. Le Royaume-Uni sera plus fort, plus en sécurité et plus riche en restant un membre de l’UE », déclarent les signataires, qui représentent plus du tiers des 100 plus grandes sociétés britanniques. « Les entreprises ont besoin d’un accès sans restriction au marché européen de 500 millions de personnes pour pouvoir continuer à grandir, à investir et à créer des emplois », ajoutent-ils. »
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1 - Theresa May devient première ministre du Royaume-Uni, Boris Johnson hérite de la diplomatie
Theresa May a accepté, mercredi 13 juillet, la demande de la reine Elizabeth II de former un gouvernement. A 59 ans, elle devient la nouvelle première ministre du Royaume-Uni et la deuxième femme à diriger un exécutif britannique, après Margaret Thatcher (1979-1990).
_ Boris Johnson prend les rênes de la diplomatie
Les services de Mme May ont annoncé, dans la foulée, de premières nominations au sein du gouvernement. Boris Johnson, ancien maire de Londres et figure de proue du camp du « Leave » lors du référendum du 23 juin, a été nommé ministre des affaires étrangères. Sa carrière politique semblait pourtant enterrée après qu’il avait annoncé qu’il ne succèderait pas à David Cameron au 10, Downing Street, après la démission de ce dernier. Si son talent pour les coups de théâtre n’est plus à prouver, il reste à découvrir ceux dont il dispose en matière de diplomatie internationale, alors que le Royaume-Uni doit désormais négocier sa sortie de l’Union européenne (UE).
Le rôle de M. Johnson dans les relations futures entre Londres et l’UE devrait toutefois être limité, dans la mesure où Theresa May a créé un nouveau ministère spécialement chargé de cette question. Et pour gérer ce portefeuille, elle a choisi David Davis. Cet eurosceptique, ancien secrétaire d’Etat à l’Europe du gouvernement de John Major (1990-1997), est donc nommé ministre chargé du Brexit.
_ Une seule femme dans la nouvelle équipe
Pour l’heure, la seule femme de l’équipe de la nouvelle locataire du 10, Downing Street est Mme Rudd. La presse britannique avait prédit que l’équipe de Theresa May serait beaucoup plus féminine que la précédente. Elle a fait savoir qu’elle annoncera la composition de l’ensemble de son cabinet « dans les heures à venir », soit jeudi 14 juillet.
_ Pour Cameron, une dirigeante « forte et stable »
Lors de son discours sur le seuil de la résidence des premiers ministres britanniques, à Londres, la nouvelle chef de l’exécutif a rendu hommage à son prédécesseur, David Cameron : « Je marche dans les pas d’un grand premier ministre moderne. » Dans l’après-midi, lors de sa dernière allocution devant le 10, Downing Street, ce dernier a souhaité au Royaume-Uni qu’il « aime tant » de « continuer à réussir ». « Cela a été un grand honneur de servir ce pays pendant six ans et mon parti pendant près de onze », a-t-il dit. Il était arrivé à la tête du gouvernement britannique en 2010 après avoir pris celle du Parti conservateur en 2005. Il s’est aussi dit « heureux » de voir une femme lui succéder, estimant que Mme May sera une dirigeante « forte et stable ».
_ « L’union britannique : un lien précieux »
Réputée pour sa détermination, sa force de travail mais aussi une certaine froideur, Theresa May, fille de pasteur, hérite d’un pays que le référendum du 23 juin a laissé sens dessus dessous, entre turbulences économiques et pression des dirigeants européens pour que Londres engage au plus vite la procédure de divorce. Elle a promis de forger un « rôle audacieux » pour son pays hors de l’UE, insistant : « Nous croyons en l’union : le lien précieux entre l’Angleterre, l’Ecosse, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord. »
Cette eurosceptique, qui avait rejoint le camp du maintien dans l’UE pendant la campagne référendaire, avait auparavant prévenu qu’elle ne comptait pas activer l’article 50 du Traité de Lisbonne – qui lance le processus de sortie d’un Etat membre – avant la fin de l’année. Mercredi, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, l’a de nouveau pressée d’ouvrir « bientôt » des négociations avec les Vingt-Sept. Les premiers jours de la nouvelle chef du gouvernement devraient également être scrutés de près par les marchés financiers, en quête de certitudes après le choc du Brexit.
Le Monde.fr avec AFP/ 13.07.2016/ Mis à jour le 14.07.2016
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2 - Royaume-Uni : Theresa May devient officiellement Premier ministre
La révérence de Theresa May à la reine, c'est l'image du jour à Londres. L'ex-ministre de l'Intérieur succède donc à David Cameron avec la lourde tâche de mettre en œuvre un Brexit qui laisse un pays profondément divisé. Big Ben marque les 18h01 et l'arrivée d'un nouveau Premier ministre. Theresa May, accompagné de son mari Philip, rentre au 10, Downing Street 26 ans après la première femme d'un gouvernement britannique Margaret Thatcher. Avec d'entrée de jeu, des mots solennels de la nouvelle Premier ministre après la fracture du Brexit : "Nous croyons en l'union, le précieux lien entre l'Angleterre, l'Écosse, le pays de Galles et l'Irlande du Nord".
_ David Cameron fait ses adieux
Pour son prédécesseur, sa dernière journée de Premier ministre débute à midi. Au Parlement, David Cameron fait ses adieux dans une ambiance de franche rigolade ou de faux-semblant. Regards complices avec Theresa May, hommage du chef de l’opposition travailliste Jeremy Corbyn, qui remercie la propre mère de David Cameron pour ses conseils en nœud de cravate. Et enfin dernière petite blague du partant : "Il me reste un dernier rendez-vous cet après-midi avec Sa Majesté la reine et après mon emploi du temps est incroyablement léger", a déclaré David Cameron. A 16h30, David Cameron quitte définitivement le 10, Downing Street en rendant un hommage appuyé à ses trois enfants et à sa femme Samantha.
Francetv info/ Mis à jour le 13/07/2016/ Publié le 13/07/2016/
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3 - Theresa May s'entoure d'un gouvernement du Brexit
Dès son entrée en fonction, ce mercredi, le nouveau premier ministre a nommé son rival Boris Johnson aux Affaires étrangères, aux côtés d'un ministre de la Sortie de l'Union européenne, une fonction créée sur mesure. Les rebondissements de l'après-Brexit n'ont pas pris fin avec l'arrivée de Theresa May à Downing Street. Dès son entrée en fonction, mercredi en fin d'après-midi, elle s'est attelée à la constitution de son équipe gouvernementale. Surprise: elle a nommé au ministère des Affaires étrangères Boris Johnson, son rival pour le poste de premier ministre aux ambitions coupées en vol. Le retour du chef de file de la campagne du Brexit. En confiant cette responsabilité de premier plan à l'ancien maire de Londres, avec qui elle n'a guère d'affinités, la nouvelle femme forte de la Grande-Bretagne affiche son ambition de réconciliation.
En réalité, l'essentiel du travail concret reviendra à un autre partisan du Brexit, David Davis, nommé ministre de la Sortie de l'Union européenne, une fonction créée sur mesure. Il avait été ministre de l'Europe il y a dix ans. Autre eurosceptique, Liam Fox est chargé du Commerce extérieur, un rôle crucial dans le contexte de la sortie de l'UE. Philip Hammond quitte le Foreign Office pour devenir chancelier de l'Échiquier. Son prédécesseur dans l'équipe de Cameron, George Osborne, quitte le gouvernement. Amber Rudd, auparavant en charge de l'Énergie, succède à Theresa May à l'Intérieur.
En arrivant à Downing Street, au bras de son mari Philip, Theresa May, tout juste intronisée par la reine, a tenu un discours rassembleur. Elle a rappelé les liens «précieux» - et menacés par le référendum - entre les quatre nations qui composent le Royaume-Uni. Elle a placé son mandat sous l'impératif de la lutte contre la «brûlante injustice». Une interprétation du vote du 23 juin non seulement comme une rupture avec l'Europe, mais aussi comme le signe d'une révolte populaire contre les élites. Elle veut façonner un pays qui «fonctionne pour tout le monde». Elle a aussi bien sûr souligné l'importance du moment historique et le «grand changement national » qui l'attend. «Alors que nous allons quitter l'Europe, nous serons à la hauteur du défi», a-t-elle promis.
Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a dit sa «hâte» d'accueillir Theresa May à Bruxelles, avec l'espoir d'une relation «fructueuse». Le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, a évoqué sa volonté de relations «aussi étroites que possible» avec le Royaume-Uni. Il a assuré n'avoir aucune intention «belliqueuse» dans les négociations à venir, tout en rappelant qu'il n'y aurait aucune discussion avant le déclenchement de la procédure officielle de sortie par l'article 50.
François Hollande, qui a téléphoné à Theresa May pour la féliciter, a rappelé son souhait que les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE soient «engagées le plus rapidement possible». Le nouveau premier ministre britannique, qui a également eu un échange téléphonique avec la chancelière allemande Angela Merkel, a répondu par «sa détermination à mettre en oeuvre la volonté du peuple britannique de quitter l'Union européenne». Mais elle a aussi réclamé du «temps afin de nous préparer pour ces négociations», exprimant «son espoir qu'elles se déroulent dans un état d'esprit constructif et positif». Un «sommet ou une rencontre» sur les suites du Brexit entre le président français, la chancelière allemande Angela Merkel et le président du Conseil italien Matteo Renzi se tiendra fin août en Italie.
_ «Rester proche de l'Europe»
Interrogé peu avant son départ sur le conseil qu'il donnerait à son successeur, David Cameron lui a recommandé de «rester aussi proche que possible de l'Union européenne dans l'intérêt du commerce, de la coopération et de la sécurité.» «La Manche ne s'élargira pas si nous quittons l'Union européenne», a-t-il poursuivi, rendant hommage aux qualités d'«excellente négociatrice» du nouveau premier ministre.
Dans un dernier discours à son départ de Downing Street, entouré de sa famille et de ses équipes, David Cameron a dressé le bilan de ses six ans en fonction, sans mentionner ce Brexit qui l'a conduit à quitter la scène un an seulement après le début de son second mandat. En milieu de journée, il s'était livré à la dernière séance de questions au premier ministre à la Chambre des communes, dans un mélange d'émotion et de badinerie. «À part un rendez-vous avec Sa Majesté la reine, mon agenda pour le reste de la journée est remarquablement vide», avait-il plaisanté. Il a quitté l'assemblée sous les applaudissements - pratique contraire à la coutume - y compris de l'opposition, à l'exception des nationalistes écossais. Il restera pour eux comme celui qui a tiré l'Écosse hors de l'UE contre son gré. Le premier ministre sortant a remis sa démission à la reine. Il redevient simple député.
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Trois prétendants à la tête du Labour
Face à l'arrivée d'un nouveau gouvernement conservateur, l'opposition travailliste s'enfonce dans un climat de quasi-guerre civile. Dans une ambiance houleuse, nourrie de menaces et d'insultes, une nouvelle élection va se dérouler pour la direction du parti. Le sortant Jeremy Corbyn, en place depuis onze mois seulement, contesté par 80% de ses députés, a été autorisé à se représenter. Il se confrontera à deux candidatures dissidentes, celle d'Angela Eagle, annoncée lundi, et celle d'Owen Smith, qui s'est déclaré mercredi. Ce qui risque d'accroître les divisions et de favoriser la réélection de Corbyn par quelque 500 000 militants encartés. Le spectre d'une scission deviendrait alors très probable entre ce représentant de la gauche socialiste et les «modernisateurs». Le résultat devrait être connu fin septembre.
Par Florentin Collomp/ Correspondant à Londres/ Mis à jour le 14/07/2016/ Publié le 13/07/2016
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4 - En direct : le Royaume-Uni vote en faveur du Brexit
L'Europe se réveille en état de choc ce vendredi, après que le Royaume-Uni a voté à près de 52 % en faveur de la sortie de l'Union européenne. Suivez la situation en direct sur notre liveblog.
_ Le camp du "Leave" remporte le référendum sur le Brexit. Selon les résultats définitifs du référendum rendus publics vendredi matin, les Britanniques ont voté à 51,9 % en faveur d'une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. La participation au scrutin a été forte, avec 72,2 % selon le chiffre officiel.
_ Nigel Farage, le patron europhobe du parti Ukip, a célébré sa victoire à Londres avec ses partisans. "Nous avons récupéré notre pays", a-t-il écrit sur son compte Twitter. De Paris à Amsterdam, l'extrême droite se frotte les mains et appelle à la tenue de référendums dans tous les pays de l'UE.
_ Pour les Bourses mondiales, c'est le choc. La livre sterling s'effondre. Les bourses asiatiques plongent.
Texte par FRANCE 24 / Dernière modification : 24/06/2016
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5 - Le Royaume-Uni dit oui au Brexit, Cameron démissionne
Alors que le Royaume-Uni vient de voter pour une sortie de l'Union Européenne, le Premier ministre britannique annonce sa démission. Les courbes du "In" et du "Out" se sont croisées toute la nuit, mais les Britanniques ont voté pour une sortie de l'Union Européenne, selon les projections de la BBC et de Sky News vendredi, après dépouillement des bulletins dans 302 des 382 centres. Aux premières heures de la matinée, le Brexit, ou British Exit, réunissait 52% des voix. La participation au scrutin a été forte, avec 72,2% selon le chiffre officiel.
_ Premières conséquences économiques
Alors que le pays faisait partie de l’Europe depuis 43 ans, cette décision fait l’effet d’un coup de tonnerre et les conséquences économiques se sont immédiatement fait sentir : dans les bourses, le cours de la livre est au plus bas pour l'instant depuis 1985, tandis que les marchés s'affolent, notamment sur les places boursières asiatiques qui ont immédiatement réagi aux premiers résultats du référendum sur le Brexit. La bourse de Tokyo a chuté de près de 8%.
_ "L'UE est en train de mourir"
Le bilan de Nigel Farage, chef du parti eurosceptique Ukip est sans appel : "L'UE est en train d'échouer, l'UE est en train de mourir". Le pilier des partisans du Brexit, qui réclame un gouvernement pro-Brexit, avait d’abord encaissé une défaite, avant de rectifier le tir avec le résultat final : c’est une victoire pour "les vrais gens, pour le peuple ordinaire", clame-t-il. Ce résultat du référendum sur le Brexit donne la confirmation que l’Angleterre provinciale était conservatrice : même le Pays de Galles a voté en masse pour le "Out". Chez ses supporters, des cris de joie ont d'ailleurs résonné au petit matin, comme à Birmingham, où s’est rendu notre reporter Antoine Giniaux.
_ Un tournant dans la politique intérieure du Royaume-Uni
Côté politique, le Brexit est aussi un tournant dans la politique intérieure du Royaume-Uni : alors que l'ensemble des voix politiques pro-UE parlent de "tremblement de terre", le Premier ministre David Cameron a annonce sa démission. la Premier ministre de l'Ecosse, Nicola Sturgeon, a prévenu, après les premiers résultats de ce référendum, que l'Ecosse voyait "son avenir au sein de l'Union européenne" : l'Écosse, qui a voté à près de 62% pour le maintien du Royaume-Uni dans l'UE, pourrait redemander son indépendance.
En Irlande, le Sinn Fein, ex-vitrine politique de l'Armée républicaine irlandaise (IRA), a appelé à un référendum sur une Irlande unifiée, et le parti républicain a souligné que le référendum sur l'UE avait des "conséquences énormes sur la nature de l'Etat britannique" sachant que l'Ecosse et l'Irlande du Nord ont voté pour un maintien au sein de l'Union européenne.
_ Réactions diplomatiques en chaîne
Le président du Conseil européen Donald Tusk, lors d'un discours prononcé avec la mine grave, a garanti que L'UE est "déterminée à garder son unité à 27" après la décision historique du Royaume-Uni de sortir du bloc européen. "Il s'agit d'un moment historique mais assurément ce n'est pas un moment pour des réactions hystériques" a-t-il ajouté. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier a qualifié ce lendemain de vote de " jour triste pour l'Europe et la Grande-Bretagne", tandis que François Hollande doit s'exprimer ce vendredi matin à l'issue d'une réunion interministérielle. De son côté, le président du Parlement européen a annoncé un entretien avec la chancelière allemande Angela Merkel pour éviter une "réaction en chaîne". Aux États-Unis, Barack Obama devrait s'entretenir ce vendredi avec le Premier ministre britannique David Cameron.
Chez les partisans du "Leave" européens, Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, s'est exprimé sur la radio publique hongroise: "Bruxelles doit entendre la voix du peuple, c'est la plus grande leçon de cette décision (des Britanniques)". En France également, la réaction de Marine Le Pen a été immédiate : "Victoire de la liberté ! Comme je le demande depuis des années, il faut maintenant le même référendum en France et dans les pays de l'UE" a-t-elle écrit dans Twitter. Le Front National était le seul parti à officiellement avoir soutenu la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union Européenne.
Source et infos complémentaires : Par France Inter avec agences/ Publié le vendredi 24 juin 2016
https://www.franceinter.fr/monde/brexit-le-royaume-uni-vote-sa-sortie-de-l-europe
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6 - "Une décennie perdue" en cas de Brexit, la nouvelle menace de Cameron
Le Premier ministre britannique a vivement mis en garde ses compatriotes sur les conséquences d'une sortie de son pays de l'Union européenne. Croissance, investissements, dépenses sociales... Quelles seront les conséquences d'un Brexit ? Difficile à dire avec certitude, mais chacun y va de son analyse. David Cameron, engagé en faveur d'un maintien dans l'UE, a prévenu des risques encourus par son pays, si le "out" venait à l"emporter. Interrogé par la BBC, il a mis en garde ce dimanche contre une décennie perdue" en cas de sortie. "Nous aurons une décennie d'incertitude" au cours de laquelle il faudra renégocier un contrat commercial avec l'UE, ce qui "pompera l'énergie du gouvernement et du pays", a-t-il ajouté dans l'émission politique Andrew Marr Show. Alors que la moyenne des derniers sondages place les camps du "in" et du "out" au coude-à-coude, le chef du gouvernement a exhorté ses concitoyens à voter pour un maintien dans l'UE. "Vous n'abaissez pas votre pays en étant à l'intérieur de l'UE, au contraire, vous le renforcez", a-t-il dit.
_ Le camp du "out" s'en moque
Champion du camp de la sortie et chef du parti europhobe Ukip, Nigel Farage, a au contraire estimé qu'il fallait divorcer "d'un projet qui a échoué". "Les gens en ont assez des menaces du Premier ministre et de son ministre des Finances" en matière de conséquences économiques, a-t-il déclaré dans la même émission politique de la BBC, estimant que le Royaume-Uni s'en sortirait très bien seul. Il a à nouveau affirmé que la préoccupation numéro un des Britanniques était l'afflux de migrants en provenance de l'UE, permise par la libre circulation des personnes dans l'Union.
Selon un article du Sunday Times, citant des documents diplomatiques qu'il aurait consultés, les autorités britanniques s'apprêteraient en outre à permettre à 1,5 million de Turcs de venir au Royaume-Uni sans visa. Des informations démenties par la ministre de l'Intérieur Theresa May et le ministre des Affaires étrangères Philip Hammond dans un communiqué commun. "C'est complètement faux", ont-ils écrit.
_ Des sondages très serrés
Le Sunday Times publie par ailleurs un nouveau sondage, réalisé par l'institut YouGov, donnant le camp pro-sortie de l'UE en tête des intentions de vote avec 43% contre 42% pour celui du maintien. 11% se disent indécis et 4% prévoient de s'abstenir. Samedi, c'est un sondage ORB qui donnait le camp du "out" en tête de 10 points (indécis exclus). "Personne ne sait ce que ce veulent dire les sondages", a commenté dimanche David Cameron, tout en se disant optimiste pour le résultat du référendum. Nigel Farage a lui estimé que le public avait basculé en faveur de son camp depuis 15 jours, alors que les pro-Brexit ont engrangé dimanche le soutien de Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, confiné dans l'ambassade de l'Équateur à Londres depuis plus de trois ans.
Dans un entretien à la chaîne ITV, Julian Assange s'est dit "assez" favorable à un Brexit, accusant le gouvernement britannique d'utiliser l'UE comme "une couverture politique" derrière laquelle il se réfugie pour se dédouaner de ses actions.
Par LEXPRESS.fr avec / AFP , publié le 12/06/2016/ Mis à jour à 23:45
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7 - Le Trésor britannique alerte sur les dangers économiques et financiers du « Brexit »
Une sortie de l’Union européenne (UE) exposerait le Royaume-Uni à « un choc économique violent et une réelle instabilité à court terme », a averti, lundi 18 avril, George Osborne, le ministre des finances britannique, en présentant un rapport du Trésor sur les dangers du « Brexit ». « Les familles britanniques paieraient un lourd tribut économique », a ajouté le chancelier de l’Echiquier, lors d’un discours à Bristol. Selon les prévisions du Trésor britannique, chaque foyer du royaume perdrait environ 4 300 livressterling de revenus par an (soit 5 400 euros) et ce de manière « permanente ». « Pour l’économie britannique, quitter l’UE équivaudrait à s’automutiler. (…) Le pays serait appauvri pour toujours », a-t-il ajouté.
_ Plus riche et plus fort au sein de l’Union européenne
Les experts du Trésor ont par ailleurs estimé qu’une sortie de l’UE entraînerait une perte d’au moins 36 milliards de livres de recettes fiscales (45 milliards d’euros), du fait d’une moins bonne performance de l’économie du pays. La campagne du référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne a démarré le 15 avril ; la première consultation des Britanniques sur l’Europe depuis 1975 doit se tenir le 23 juin. David Cameron, le premier ministre, mène le camp du maintien du pays dans le bloc des Vingt-Huit. Tout comme son ministre des finances, et avec l’appui d’une bonne partie de la City de Londres, il défend le « statut spécial » du Royaume-Uni dans l’UE qu’il a négocié, en février, avec ses partenaires européens. Il répète que le Royaume-Uni sera plus riche et plus fort en restant au sein de l’Union.
Alors que M. Cameron vient de recevoir, dans ce combat, le soutien du leader travailliste – Jeremy Corbyn est sorti de son silence pour exhorter ses compatriotes à voter pour rester dans une UE certes « imparfaite », mais« protectrice » –, le rapport du Trésor vient appuyer sa démonstration.
_ Les sondages annoncent un vote serré
Le document présenté par M. Osborne a provoqué en retour les hauts cris des partisans du « Brexit », qui reprochent aux autorités un tropisme proeuropéen. « Ils avancent toujours les chiffres négatifs et jamais les positifs parce que cela fait partie de leur conspiration [qui consiste] à nous maintenir de force dans l’UE », a commenté, sur la BBC, le député eurosceptique et ancien ministre John Redwood. Comme lui, de nombreux responsables du Parti conservateur, dont Boris Johnson, le maire de Londres, font campagne pour la sortie de l’Union, laquelle est accusée de créer une bureaucratie néfaste à la croissance et d’alimenter une immigration incontrôlable.
Pour l’heure, les sondages annoncent un vote serré alors que les discussions ont surtout porté sur l’économie et l’immigration et que peu de Britanniques, en dehors de la sphère politique, se sont ouvertement positionnés par rapport à la question. Selon une étude menée sur plusieurs enquêtes d’opinion par des universitaires au sein du projet « What UK Thinks », chacun des deux camps est crédité d’un soutien de 50 %.
LE MONDE/ 18.04.2016/ Mis à jour le 18.04.2016/
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8 - Pour conserver son influence, la City veut rester en Europe
A 67 ans, Mark Boleat est un vétéran du lobbying de la City. Il a successivement dirigé l’Association des prêteurs immobiliers britanniques, l’Association des assureurs britanniques et il préside aujourd’hui le comité des politiques de la corporation de la City, l’un des postes les plus importants dans la représentation du centre financier britannique. Au fil des années, ce manœuvrier expert, au ton franc et direct, a été de toutes les batailles contre Bruxelles, pour tenter d’éviter les nouvelles régulations européennes. La lutte contre le plafonnement des bonus, l’encadrement des hedge funds ou la taxe sur les transactions financières, il connaît… Sa conclusion ? « Sur l’Europe, nous nous en tirons bien. » En clair, il estime avoir presque toujours trouvé un accord satisfaisant, en tout cas du point de vue de la City.
M. Boleat fait de ces succès son principal argument pour rester dans l’Union européenne. « Notre influence sur les régulations européennes est vitale », estime-t-il. En résumé, mieux vaut être à la table des négociations qu’un simple spectateur extérieur. « J’étais à un dîner récemment et un officiel du Trésor d’un autre pays européen m’a dit : “j’aimerais avoir une influence aussi forte que la vôtre”. Quand il s’agit de finance, on nous écoute, parce que nous sommes dominants dans ce domaine. S’il s’agit de vins, on écoute les Français. »
La City était au cœur des négociations menées par le premier ministre David Cameron afin d’éviter un « Brexit » (« British Exit ») et qui se sont traduites par un accord lors du sommet européen des 18 et 19 février. Elle le sera encore lors du référendumdu 23 juin. Défendre le centre financier est considéré comme essentiel par le premier ministre britannique. Pour cela, il peut s’appuyer sur les lobbys financiers, qui prônent tous de rester dans l’Union européenne (UE). Outre la corporation de la City de M. Boleat, la Confederation of British Industry (CBI), principal groupe patronal, CityUK, un autre représentant du centre financier, l’Institute of Directors ou encore les chambres de commerce britanniques sont arrivés à la même conclusion : mieux vaut rester au sein des Vingt-Huit.
Il ne faut pourtant pas s’y méprendre. Il ne s’agit pas d’un élan proeuropéen. Le principal argument en faveur d’un maintien au sein de l’UE est qu’il vaut mieux l’influencer de l’intérieur que la subir de l’extérieur. Andrew Formica, le patron d’Henderson, une grosse société de gestion, le reconnaît sans détours : « Le défi pour nous, les gestionnaires d’actifs, est d’avoir notre mot à dire sur la régulation financière. Si nous sommes à l’extérieur, nous n’aurons pas de voix au chapitre, nous n’aurons pas d’influence. »
_ « Inacceptable »
Pour cette raison, dans ses négociations européennes, le premier ministre britannique veut arracher de ses partenaires un droit de regard du Royaume-Uni sur la zone euro. Il craint que les pays de la monnaie unique n’imposent leurs propres règles de leur côté, sans que Londres ne puisse réagir. Mais ce droit de regard risque de ressembler étrangement à un droit de veto offert au centre financier britannique. « Comme toujours, ils veulent un veto mais pas suivreles règles européennes », s’agace un banquier français, en poste à Londres depuis deux décennies.
« Inacceptable », a rétorqué Paris. Pour tenter de dénouer la situation et trouver un compromis de dernière minute, M. Cameron a dû se précipiter lundi soir à l’Elysée. Il est ressorti un peu plus serein de sa rencontre avec François Hollande. « Une base ferme pour trouver un accord » est en place, affirme-t-il. Dans la plus grande tradition européenne, un compromis alambiqué de juristes, permettant à chacun d’y lire ce qu’il souhaite, devrait être finalement trouvé.
Les sondages réalisés auprès de la communauté d’affaires traduisent bien
l’ambivalence de la City. Selon le Centre for the Study of Financial Innovation
(CSFI), 73 % des employés de la place financière vontvoter pour rester dans l’UE. Mais,
dans le même temps, 31 % estiment que la Commission européenne est « activement
hostile » aux intérêts du centre financier et 49 % pensent
qu’elle est neutre. Bref, Bruxelles n’est certainement pas perçue comme un
allié. « Le message qui ressort de ce sondage est : l’UE est
là et on est condamné à faire avec, pour le meilleur et pour
le pire », détaille le CSFI.
Dans ces circonstances, la différence entre les proeuropéens et les antieuropéens est plus affaire de tactique que de principes : la question est de savoir comment gérer au mieux l’ennemi que représente Bruxelles.
Du côté des proeuropéens, se trouvent les grandes banques internationales et les gérants d’actifs. Eux bénéficient beaucoup d’une invention de l’UE : le passeport financier. Ce processus permet de faireapprouver un produit financier par un seul régulateur, pour pouvoir le vendre à travers tout le continent. Le gain de temps et de tracasseries administratives est énorme comparé à une approbation du produit dans chacun des vingt-huit pays. Pour John McFarlane, le président de Barclays, il s’agit d’un avantage décisif. « Nous n’avons pas de grosses filiales en Europe, mais nous avons beaucoup d’activités liées à l’Europe gérées depuis Londres », explique-t-il.
Le parfait contre-exemple est celui des établissements suisses. Eux n’ont pas accès au passeport. Pour vendre leurs produits, il leur faut des filiales installées au sein de l’UE. C’est en partie la raison pour laquelle UBS arbore un bâtiment imposant à deux pas de Liverpool Street, au cœur de la City. « Les partisans du Brexit n’arrivent pas à nous expliquer à quoi ressemblerait une sortie de l’Union européenne, s’agace Nicky Edwards, directrice des affaires publiques de CityUK, un lobby représentant la place financière. Est-ce que ça serait comme le modèle suisse ? » Pour elle, il est « probable » qu’une telle situation entraînerait des déménagements d’entreprises hors de Londres, vers les pays de l’UE.
Dans une interview à Sky News, lundi 15 février, Stuart Gulliver, le directeur général de HSBC, l’a reconnu très clairement : en cas de « Brexit », il transférerait un millier d’emplois de Londres à Paris. « Si le Royaume-Uni quittait l’Union européenne, cela aurait un impact significatif sur notre banque d’investissement, notre salle des marchés, notre banque d’affaires… mais pas sur le choix de domicile de notre siège. Dans cette situation, un certain nombre d’emplois quitteraient le Royaume-Uni. Nous avons 5 000 personnes dans notre division marchés et banques d’affaires à Londres et j’imagine que 20 % environ partiraient à Paris », a expliqué le banquier.
Sa déclaration est cependant à double tranchant. « Mille emplois, ce n’est pas beaucoup pour une aussi grosse banque », relativise un banquier français. A la City, faire partie de l’UE est considéré comme un avantage réel, mais limité. Les partisans du Brexit relèvent d’ailleurs que le siège de HSBC resterait de toute façon à Londres, quelle que soit l’issue du référendum. Même ceux qui militent pour rester dans l’UE le reconnaissent. « En cas de Brexit, le ciel ne nous tombera pas sur la tête », affirme MmeEdwards, de CityUK.
_ Des hedge funds plus offensifs
Cette attitude majoritairement tiède sur les avantages du club européen explique l’existence d’un deuxième camp à la City, beaucoup plus bruyant : les partisans du « Brexit ». On y trouve notamment les gérants de hedge funds, qui s’agacent des réglementations et flirtent avec une pensée libertaire. Eux sont à Londres parce que c’est l’un des plus grands centres financiers au monde. Il n’y a pas meilleur endroit pour lever des fonds, trouver des petits génies des marchés et imaginer des montages fiscaux dans les territoires d’outre-mer britanniques. En revanche, l’Europe ne leur apporte aucun avantage.
Roger Bootle, qui dirige le cabinet d’économistes Capital Economics, fait partie des féroces partisans du « Brexit » . Selon lui, si le passeport financier est effectivement une bonne chose, l’UE représente beaucoup plus d’inconvénients. Il rappelle par exemple le plafonnement des bonus des banquiers, à 200 % du salaire de base, qui a été imposé par les Vingt-Huit. « Le Royaume-Uni a perdu cette bataille, mais si nous quittions l’UE, nous pourrions annuler ce plafonnement et ainsi renforcer l’activité financière à Londres », a-t-il écrit dans sa chronique hebdomadaire du Daily Telegraph. Une façon comme une autre de dire : sortez du joug de Bruxelles et vous vous en mettrez plein les poches… Pour lui, l’Union européenne est un complot qui veut écraser la City. « Chez les élites françaises en particulier, mais aussi à travers tout le continent, il existe une aversion profonde envers l’industrie des services financiers », estime-t-il.
Cette vision est très largement partagée. Mais les deux camps en tirent des conclusions radicalement différentes. Pour les principaux groupes patronaux, rester dans l’UE est la meilleure façon de contrôler les dérives de Bruxelles. Pour les farouches opposants, minoritaires, c’est une raison de partir. En clair, seule la tactique diffère, pas le sentiment eurosceptique.
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200 patrons d’entreprises mettent en garde contre un « Brexit »
Une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) « menacerait l’emploi et mettrait en danger l’économie » du pays, avertissent quelque 200 patrons ou hauts responsables d’entreprises britanniques dans une lettre ouverte publiée mardi 23 février dans le journal The Times. « Quitter l’UE découragerait l’investissement, menacerait l’emploi et mettrait en danger l’économie. Le Royaume-Uni sera plus fort, plus en sécurité et plus riche en restant un membre de l’UE », déclarent les signataires, qui représentent plus du tiers des 100 plus grandes sociétés britanniques. « Les entreprises ont besoin d’un accès sans restriction au marché européen de 500 millions de personnes pour pouvoir continuer à grandir, à investir et à créer des emplois », ajoutent-ils.
LE MONDE ECONOMIE/ 18.02.2016/ Mis à jour le 23.02.2016/ Par Eric Albert (Londres, correspondance)
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